Pas une grande surprise
Forcément, après avoir enchaîné les albums très innovants, il fallait que le niveau des Sparks baisse un peu. On est moins sur une auto-caricature que sur le précédent disque, on sent que les...
Par
le 27 oct. 2021
Même dans la discographie du "meilleur groupe composé de deux frères du monde" (LOL), il y a des disques catastrophiques, et si cet "Introducing Sparks" n'est pas le nadir de la carrière de Sparks, c'est que cette position est durablement occupée par son prédécesseur, l'horrible "Big Beat"...
L'honnêteté nous pousse à rappeler que cet album, le septième des Frères Mael, et le second depuis leur retour aux USA, passé totalement inaperçu à sa sortie, a depuis, été régulièrement réévalué par les fans hardcore. Pourtant, on est très loin ici des trois chefs d'œuvre de la période anglaise faste, surtout du fait d'une faiblesse d'inspiration frappante : on sauvera du marasme deux ou trois bonnes chansons, celles-là plutôt réussies, c'est vrai… : "Occupation" (piano en avant, roulements de batterie à volonté, "la la la" entraînants d'un Russell qui semble à nouveau motivé...), "Goofing Off" (délicieux clin d'œil au folklore yiddish d'Europe de l'Est ?), "Those Mysteries" (pour son texte plus que pour sa mélodie…)... et c'est à peu près tout. Ron Mael, qui paraissait trois ans plus tôt capable de pondre une merveille pop par jour ou presque, rame désormais et ne nous livre des idées amusantes au lieu de grandes chansons.
La production, US-radio-friendly, n'est pas aussi absolument honteuse que celle de l'album "heavy rock" précédent, mais on se demande bien où sont donc passées les ambitions musicales de nos frères préférés ? On découvrira avec une certaine surprise que les frères Mael écoutent aussi de la musique américaine "classique", entre Beach Boys ("Over the Summer") et heavy blues ("Girls on the Brain")... ou tout au moins on a dû leur conseiller de le faire pour sonner plus américains, plus contemporains, et donc moins européens et passéistes...
Tout ça nous fait quand même une belle jambe, et, même si "Introducing Sparks" (quel est donc le degré d'ironie de ce titre ? Et de cette pochette qui annonce le pire des années 80 synthétiques alors que la créativité punk déferle sur le monde musical ?) recèle quelques moments agréables, réservés aux fans on l'a dit, on recommandera vivement au néophyte de passer son chemin !
Heureusement, Ron et Russel réalisèrent très vite l'impasse dans laquelle ils étaient engagés, et iront dès l'album suivant relancer Sparks dans une nouvelle direction, inattendue, et combien plus féconde...
[Critique écrite en 2020, à partir d'une première version de 2009]
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Quand la pop fait des étincelles... Revisite de la discographie de Sparks
Créée
le 7 déc. 2014
Critique lue 536 fois
1 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Introducing Sparks
Forcément, après avoir enchaîné les albums très innovants, il fallait que le niveau des Sparks baisse un peu. On est moins sur une auto-caricature que sur le précédent disque, on sent que les...
Par
le 27 oct. 2021
Du même critique
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
205 j'aime
152
Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...
Par
le 15 janv. 2020
191 j'aime
115
Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...
Par
le 15 sept. 2020
190 j'aime
25