Depuis la sortie de l’album, le titre n’est plus à définir. Une personnalité évolue dans le temps et semble donc insaisissable. A l’image de cette quête, ce qui caractérise la musique de "Ipséité" c’est ça durée de vie. Dans la chronologie chaque chanson a de manière distincte, un début et une fin de vie. A l’inverse d’un freestyle, Damso appréhende l’instrumentale et se sert de cet outils pour chanter sa tristesse, rapper. Derrière un rideau sale, les chansons vont alors dévoiler une histoire, un décor, puis une ambiance amplifiée par la parfaite maîtrise de la puissance du flow. La force du narrateur réside dans sa sensibilité personnelle enfouie dans un être à l’apparence tourmentée. L’équilibre entre la musicalité et la dureté du propos élève Damso dans une sphère d’artistes difficiles à caser mais identifiable à la première vibration; s’appuyant sur un passé assumé.
Au sujet des productions, l’oreille de l’artiste belge ne permet pas le débat et accorde les auditeurs sur son talent concernant sa fibre musicale, qui sonne parfois proche de la chanson française au sens noble. Un exercice qui semble indissociable de sa personnalité, preuve de sa vision pointue.
Sans aller vraiment au bout des thèmes, le jeune rappeur offre sa version parfois dérangeante de la société de consommation sans jamais lâcher l’auditeur, tenu par les multiples qualités présentent dans "Ipséité". Si la flamme d’un artiste s’éteint lorsqu’il trouve sa voie, espérons que la voix de Damso ne cesse de conter les histoires de sa recherche de personnalité.
Album présent dans ma liste "Albums de rap français - Classement année 2017"