« The Wall » était avant tout un projet de Waters décliné sous forme d’un album studio, d’une tournée et d’un film. L’enregistrement en avait été long et violent : Rick Wright est viré du groupe par Waters et il n’est rappelé pour la tournée que comme « musicien additionnel », salarié du groupe. L’album studio est devenu depuis longtemps un classique du rock mais il a fallu attendre 2000 pour avoir un enregistrement audio officiel de cette tournée pharaonique et brève. Ce double live se révèle très puissant et évite les quelques longueurs de la version studio. Ces concerts sont répétés à Los Angeles en 1980 et Waters sait exactement ce qu’il veut, les 2 autres n’ont plus droit à la parole (puisque Wright est hors-jeu) : le concert ne doit comprendre QUE les chansons de « The Wall » jouées dans l’ordre avec 2 nouveaux titres, "The Last Few Bricks" et "What Shall We Do Now ?". Le premier est nécessaire comme chanson tampon reprenant les thèmes de l'album pour permettre la fin de la construction du mur, tandis que le second est rejeté de l'album par manque de place sur le vinyle, mais jugé nécessaire au live (et au film). Concernant la mise en scène, un mur d'environ 400 briques en carton cachant le groupe est construit durant toute la première partie de l'album ; la seconde se déroule avec le groupe caché, si ce n'est quelques apparitions de Roger Waters ou de David Gilmour sur des titres clé comme « Comfortably Numb ». Ce mur gigantesque est détruit pendant "The Trial" pour que le groupe joue devant le public "Outside the wall". Wright a critiqué cette scénographie en disant que pendant la 2e partie, le groupe aurait très bien pu passer une bande enregistrée, aller à l’hôtel et ne revenir que pour la fin ! Afin de rendre le spectacle tout de même vivant, un groupe de substitution avec un masque d'un membre de Pink Floyd reste visible sur scène (les masques figurant sur la pochette). Tout ça est doublé par des effets pyrotechniques (un avion qui se crashe…), une marionnette géante pour représenter le maître d’école et le mythique cochon noir et menaçant.

Cette tournée excessivement lourde ne sera jouée que dans 4 villes pour 29 représentations (Los Angeles, New York, Dortmund et Londres). Elle a été un énorme gouffre financier pour le groupe qui a mis des années à éponger ses dettes. Le seul qui ait gagné de l’argent à cette occasion, c’était…Rick Wright puisqu’il touchait un cachet fixe ! Ce double CD est en réalité un montage des morceaux lors de différents concerts. Il en ressort un live autrement plus pêchu que la version studio, un son excellent et qui donne vraiment envie d’avoir assisté à un de ces concerts ! Dès l’intro du concert, l’auditeur/trice est placé(e) au milieu de la salle : un speaker est seul sur scène pour présenter rapidement la soirée et surtout prévenir le public des choses à ne pas faire comme filmer, enregistrer, prendre des photos ou faire un feu d'artifice C'est en plein milieu de ce speech que l'on entend le groupe finir de régler backstage les instruments avant un déferlement de percussions et de guitares annonçant le début de "In the Flesh?" et coupant le speaker : énorme introduction ! Le spectacle devait être immense sauf qu’il nous manque encore aujourd’hui un élément essentiel de ce show, la version filmée !!! Eh oui, le plus dingue est qu’on ne possède AUCUN enregistrement intégral officiel d’un de ces concerts ! Il en existe une version au Nassau Coliseum le 27 février 80 (1h55) sur YouTube mais de très mauvaise qualité (son et image). Il faudrait que Waters et Gilmour s’entendent pour restaurer comme il le mérite cet enregistrement afin de le sortir dignement. Vu l’état de leurs relations depuis quelques années, ça semble malheureusement très peu probable. Gilmour a récemment affirmé que Pink Floyd appartenait désormais au passé et qu’il ne souhaitait plus interpréter de titres écrits par Waters. Il refuse par exemple de chanter maintenant « Money » et « Another Brick in the wall »…

JOE-ROBERTS
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le 12 nov. 2024

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