Is This It
7.5
Is This It

Album de The Strokes (2001)

Qu'ils sont rares ces albums qu'on écoute de la première à la dernière chanson sans en sauter une ! Is this it ? est de cette trempe là. C'est le genre d'album où à chaque morceau on dit "ah celui-là c'est mon préféré." En plus, quelle pochette ! (dire qu'ils ont dû la changer pour les USA et en mettre une toute quelconque, censure...)
C'est simple, rien n'est à jeter dans ce premier disque des Strokes, pour plusieurs raisons.
Les chansons de cet album ont bercé mon adolescence et c'est toujours avec un plaisir que je les réécoute. J'attendais avec impatience Soma dans la voiture... Je vous invite d'ailleurs à lire cette "critique" qui n'en est pas vraiment une en écoutant l'album en même temps si ce n'est déjà fait ! Pour se mettre dans la même ambiance qu'au moment où j'écris ces lignes.
D'abord, il y a cette voix du leader Julian Casablancas, trainante, nonchalante, qui articule à peine et on n'y comprend pas grand chose. Une voix reconnaissable entre mille. Premier atout fort. Ensuite, le charisme de cette bande de potes qui s'éclate, ça se sent. C'est la fraîcheur du premier album de beaucoup de groupes. On est avant les petites guéguerres d'ego de Angels 10 ans plus tard. En attendant, en 2001, Is this it ? est une petite bombe dans le monde du rock. C'est le renouveau des groupes en "THE" (n'oublions pas les White Stripes qui ont aussi leur mot à dire là dedans).
Là où les Strokes font fort pour moi surtout, c'est pour leur sens aigu des mélodies qu'on ne retrouve guère ailleurs. Certains groupes ont leurs quelques chansons voir une seule qui rentre à jamais dans nos coeurs. Il y a débat sur ce cas je pense, on se rappelle de certains groupes et on pense à eux par rapport à un titre emblématique, d'autres peut-être par la force d'un album. C'est vrai que quand on dit White Stripes, on pense direct Seven Nation Army et moins*Elephant* alors que l'album est bon. Quand on dit Nirvana on pense Nevermind soit tout l'album. Il en va de même à mon sens de ce premier album des Strokes car il s'impose de lui même par son contenu intégral. Les autres albums des Strokes, très bons à part Comedown machine globalement inférieur, ont plus de titres mémorables plutôt que des albums qui font unanimité. Là sur 11 morceaux c'est 11 petites merveilles pour les oreilles. Sans faute. Dans les autres c'est plus 7-8 morceaux excellents (ce qui est déjà vraiment très bien et beaucoup de groupes aimeraient en faire autant).
Comment oublier cette basse omniprésente sur le titre éponyme ? Rarement la basse privilégie dans le son d'un groupe et il faut y prêter l'oreille pour la percevoir. Là, Nikolai Fraiture nous en envoie dans les oreilles de manière tellement naturelle qu'on n'imaginerait pas ce morceau autrement. Que dire aussi des morceaux qui dès l'intro donnent le ton ? On sait de suite que le morceau sera bon. Last Nite, Someday et Soma sont pour moi des tubes en puissance sur lesquels on pourrait danser tout une soirée. La basse sur Last Nite est encore une fois très bonne. La batterie de Fabrizio Moretti est toujours métronomique. Les deux guitaristes Albert Hammond Jr. et Nick Valensi se renvoient la balle ou s'accompagnent comme sur le très élégant Trying your luck, ballade que l'on peut s'écouter 10 fois de suite sans souci. La dernière minute de Take it or leave it qui clôt l'album part dans une une folie de voix, de guitares et de basse qui nous laisse sans voix après avoir tout écouté. C'est là qu'on se dit que "ah oui quand même ils s'arrêtent là..., c'est très bon ça, encore." On pourrait passer du temps à parler de chaque morceau (difficile de résister à la tentation), mais le mieux, ce que vous vous fassiez votre avis.
Ici, c'est tout un album qu'on fredonne et qu'on essaye de chanter, écoute après écoute. Le rythme de l'album ne baisse pas, l'ambiance est là et on met le jean et les converses en sortant. Aussi les chansons sont dans un format idéal pour des musiques pop-rock ou rock entre 2min30 et 3min30.

En tout cas, en 2017, 16 ans après sa sortie, ce que est sûr c'est que Is this it n'a pas pris une ride, et on parlera encore de lui longtemps.

ArthurGaudy
10
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Créée

le 17 janv. 2017

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Arthur Gaudy

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