Deux ans après The Party's Over, Talk Talk sort It's My Life, l'album aux grands tubes pop et mal vieillissants. Mark Hollis, las du gachis de l'album précédent (surtout au niveau du son), souhaite sortir un album intemporel et plus personnel, et abandonne l'usage exclusif des synthés pour s'ouvrir à des instruments acoustiques et d'autres musiciens. Il s'entoure surtout du producteur Tim Friese-Greene, qui écrira avec Hollis jusqu'à la fin, sans se considérer comme membre du groupe. Après la sortie d'un single intitulé My Foolish Friend dévoilant un côté plus personnel et profond au groupe et un son nettement supérieur, Talk Talk sort son album et ses 2 hits mondiaux que sont It's My Life et Such A Shame (avec son clip génial et son refrain qu'on aime ET qu'on déteste). S'ouvrant sur Dum Dum Girl, single pop un peu bizarre mais agréable, le groupe montre directement sa ligne directrice: un son puissant, une mélancolie constante et la fin des "Oh-Oh-Oh" et des "Woooh-Oh-Oooh". Le rythme s'est clairement ralenti entre temps. Une intro sur boîte à rythme ouvre le fameux single Such A Shame. Dans cette intro, nous pouvons entendre pour la première fois le fameux son de l'éléphant en rût, un des symboles du groupes jusqu'à la fin de leur carrière. Sush A Shame est un énorme single, efficace comme ça ne se fait désormais plus, et pourtant mélancolique, de par ses arrangements et mélodies, et surtout cette voix... Qu'on aime ou qu'on déteste, cette voix vibrante et plaintive est unique. Autre point fort de Such A Shame: son clip. Tout simplement le meilleur de leur carrière (oubliez le clip du single Dum Dum Girl, où les 3 membres chantent en karaoké dans un champs...complètement inutile et avec deux versions différentes pour un résultat quasi identique!). Suit Renée...bon alors attention ne vous fiez pas à cet horrible titre, et cette a priori balade sentimentale, guimauve et mièvrelette car nous avons ici un premier extrait de la fameuse sensibilité Hollisienne, toute en simplicité (comprenez minimalisme) et émotions. J'aurai plutôt vu ce morceau en fin d'album, pour finir à la Candy, dont il est assez proche.Les concerts en 1986 finiront d'ailleurs par ce morceau. Le deuxième big hit single, It's My Life, repris par No Doubt récemment (oui je devais le préciser même si c'est de la daube) se pointe et...ben on l'a peut être trop entendu aussi celle là (à l'instar de Such A Shame), cela dit j'aime beaucoup son couplet (avec ce son de synthé aigu qui ajoute une touche de sensibilité). Voilà mon morceau préféré de l'album, dans sa version pourtant la moins bonne (écoutez donc ses versions live), Tomorrow Started. Ce que j'aime, c'est que la progression du chant du couplet au refrain fait justement monter une émotion certaine, toute en tristesse, avec ces synthés chialards et ce piano,...
La meilleure partie de l'album vient de se terminer. Déjà????!!!!! Et oui! mais l'album n'est pas terminé! alors écoutons donc la suite...Ce sera bien moins bon. The Last Time aurait pu être interressante, surtout de par son rythme et sa rythmique de départ, mais devient vite chiante à mourir. Heureusement assez courte, on passe vite à la suivante, Call In The Night Boy. Celui ci est un bon morceau, avec un refrain puissant, des synthés un peu dingues et une rythmique incisive, ça relève un peu le niveau. Il a aussi le mérite d'ôser un solo de piano complètement freestyle en plein break...le grand Talk Talk commence à pointer le bout de son nez... Does Caroline Know démarre sur un rythme un peu reggae et des sons interressant mais on s'ennuie vite. Malgré tout en réécoutant ce morceau on finit par savoureux tous ses sons grinçants et assez inattendus qui font de ce titre une sorte de terrain de jeu sonore. L'album se termine par It's You, qui est à mon avis un mauvais titre et donc une très mauvaise fin. Elle ressemble un peu trop à The Last Time ou Call In The Night Boy, mais reste ininterressante.
Les quelques faiblesses de cet album (que nous appellerons encore des erreurs de jeunesse) n'empêcherons pas l'album de tourner dans nos baladeurs, même si il a, tout comme The Party's Over, assez mal vieillit. Vous echapperez mieux à ce vieillissement en vous procurant le remaster de 1997.
Notons aussi que cet album a une des plus jolies pochettes de Talk Talk, toute en couleurs.
+un grand bon en avant depuis l'album précédent.
+apparition de quelques éléments qui resteront comme LE son Talk Talk.
+arrivée de Tim Friese-Greene (sorte d'Alan Wilder du groupe (voir Depeche Mode).
-inégalités dans les compositions, la seconde partie de l'album étant bien moins interressante que la première.
-un sone ncore un peu kitsch