En 1998 la mode est au gangsta rap, des gros flingues et peu de cervelle. Eloge du mode de vie entouré de belles nana et de belles voitures. Cypress Hill suit une toute autre direction, dans un style dark à l'opposé des strass et des paillettes. Sans doute pour marquer leur différence et leur désapprobation de cette mode. En effet l'ambiance de ce quatrième album est encore plus pesante que sur leurs albums précédents qui étaient déjà très sombres.
En 18 titres on a pas l'occasion de rigoler beaucoup, si ce n'est sur l'énorme "Dr. Greenthump". Cypress Hill adopte une posture très violente contre les cibles habituelles du rap. La chanson "Looking Through the Eyes of a Pig" est un véritable brulôt contre la police. Tandis que "From the Window of my Room" est clairement à charge contre les dérives des politiques et de la justice. Mais globalement les lyrics sont plutôt de faible qualité par rapport aux albums précédents, et beaucoup de chanson n'ont pas de thème précis. Ce côté rap conscient est donc un peu décevant.
En revanche musicalement cet album est exceptionnel. Leur amour pour la guitare électrique saturée s'affirme encore plus. L'album est également rythmé par une grosse caisse omniprésente, à l'occasion un clavier venu d'outre-tombe, et des sifflements suraigus mais maitrisés, typique du son du groupe. Tout ça dans un style variés qui évite de présenter un album trop répétitif.
Le niveau général de l'album est très élevé, très peu de titres sont un cran en dessous comme "High Times", mais quelques unes sont simplement géniales comme "Looking Throw the Eyes of a Pig" qui est pour moi la meilleure de l'album, j'ai aussi envie de citer "Riot Starter" et "Clash of the Titans" qui sentent l'odeur acre des catacombes. Je vous l'avez dit on a pas beaucoup l'occasion de rigoler. Peut être pas le meilleur album pour aborder le groupe, mais il faudra forcément l'écouter à un moment de son existence.