Après un "Redefining Darkness" jouissif bien que loin d'être novateur (et un récréatif mais anecdotique album revisitant d'anciens morceaux), j'ai conscience de m'engager avec ce "IX - Everyone, Everything, Everywhere, Ends" sur l'opus mal aimé de la discographie de Shining.
N'ayant, jusqu'ici pas trouvé véritablement de mauvais album chez Shining (du moins depuis le III, je ne saurai dire pour les 2 premiers), j'avais espoir de pouvoir contredire les détracteurs de ce 9e album de la bande à Kvarforth.
Six morceaux, c'est la règle chez Shining.
On commence avec un premier morceau sonnant comme une intro, morceau qui semble vouloir installer l'album. Sans être désagréable, le morceau ne s'achève pas véritablement et laisse l'auditeur sur sa faim.
L'auditeur est heureusement rattrapé au vol par le morceau suivant qui démarre en trombe mais qui se révèlera plus sage que la frénésie du début laissait présager. C'est pourtant pour moi le morceau qui s'en tire le mieux de l'album. Ce sera, avec la 4e piste, les 2 seuls morceaux de l'album puisant véritablement dans la hargne des débuts. Des morceaux à tiroir comme Shining sait les faire, qui, malgré quelques phases hypnotiques, adoptent un rythme de croisière plutôt tourné vers le mid-tempo.
Les autres morceaux (3e, 4e et 6e) font la part belle aux arpèges et aux accords folks, une autre signature de Shining qui généralement annonce un déluge final de riffs acérés. Contrat à peine remplis sur ces 3 morceaux tant la tension sinue tout au long de l'écoute mais ne se brise que bien rarement.
C'est donc l'album le plus lent, le moins violent (on n'osera tout de même pas dire le plus lumineux) de Shining. La grande qualité de Shining est de proposer habituellement une musique variée, tout en subtilité, conjuguant admirablement hargne et violence avec la splendeur toute relative de ses mélodies glaciales.
Seulement voilà, tout est bien présent sur cet album mais comme atténué. La hargne est bien là, mais vite muselée. Les mélodies sont là mais moins inspirées qu'elles ont pu l'être par le passé. Rien de mauvais, loin de là, l'album s'écoute plutôt bien. Mais Shining est en pilotage automatique sur cet album qui mérite bien sa réputation d'album tiède.
On avait compris que depuis quelques albums, Shining ne racontait plus rien de bien neuf mais il le faisait toujours avec talent, en apportant encore des évolutions par petites touches. Ici Niklas Kvarforth semble ne plus savoir quoi raconter. Reste que l'album est encore parcouru par quelques instants de grâce. Shining, bien qu'en petite forme, n'a pas perdu son talent. Une contre performance, certes, mais de la part d'un athlète de haut niveau.