Voici donc Jake Bugg et son album… Jake Bugg, la réponse folk à la Pop Music des années 2010 venue d’Angleterre, et plus précisément de Clifton, dans la banlieue de Nottingham, autant dire un vrai « shithole ». Comme beaucoup, je m’apprête à souligner que le premier disque de Bugg est le scénario rêvé pour tous ceux qui aiment les sensibilités pop-rock d’Oasis (cf. Two Fingers et Slide), le talent de parolier folk de Bob Dylan (cf. Lightning Bolt et Ballad of Mr Jones) dont il se défend pourtant d’être l’héritier, le tout mélangé à un slang digne des Arctic Monkeys.
Il est impressionnant de voir qu’un artiste de talent comme Jake Bugg, 18 ans à peine lors de la sortie de l’album, puisse tant nous évoquer les années 60 (invoquant les esprits de Donovan, Johnny Cash, Jimi Hendrix et des Beatles) tout en étant de son temps. Tout n’est pas excellent, comme par exemple Fire ou Someone Told me qui sont certainement un peu trop simplistes, voire frustrantes car le potentiel est présent.
Ceci dit, il devrait être interdit qu’un gamin de 18 ans compose des chansons aussi grandiloquentes que Someplace et Broken et s’en sorte à merveille. C’est à vous dégoûter de vous mettre à la composition, ma bonne dame.
Les paroles des chansons sont assez aléatoires, imprévisibles même. Sur le titre Seen it All par exemple, il se vante d’avoir, effectivement, tout vu. Mais l’écriture nous permet de comprendre qu’il n’a pas le sentiment d’être le roi du pétrole du haut de ses 18 ans mais qu’au contraire, il n’est qu’un jeune homme inexpérimenté qui n’en finit pas de découvrir à quel point la vie peut être impitoyable.
Jake a écrit seul une partie de l’album, mais 8 titres l’ont été en collaboration avec Iain Archer et je pense pouvoir affirmer qu’ils forment un beau duo et leur partenariat devrait fournir encore quelques beaux morceaux qui agiteront les salles de concerts britanniques.
{S'il ne fallait garder qu'un titre}: Broken. Pas la chanson la plus représentative du garçon, mais certainement la plus belle de l'album.