Cet album de 2006 a été marqué par 2 duos d’anthologie, sans surprise mais bien sympas, « On veut des légendes » avec Johnny et c’est ce dernier qu’on retrouve avec Little Richard lui-même pour un « Elle est terrible/ Somethin’ Else » qui revisite le passé avec un grand sourire. De ce trio, seul Eddy est encore là en 2024. Un album fun, agréable, caustique mais jamais rentre-dedans (à l’image de « Ma Nouvelle Orléans », cool). On passe un bon moment sans non plus avoir envie de se relever la nuit pour le réécouter. Beverly Jo Scott (« Comme la planète ») et Dr John sont aussi de passage (le piano sur « Ma Nouvelle Orléans », c’est lui). Et au milieu de ce programme, on trouve un titre totalement hors-norme, sombre voire désespéré, « Paloma Dort » signé Marie Nimier pour le texte et Art Mengo pour la musique (reconnaissable immédiatement de son style). Eddy n’avait jamais chanté un morceau comme celui-ci, tranchant totalement avec le reste de l’album, ni avant ni depuis. Mais voilà, pour moi, cette chanson très écrite ne cadre pas avec le personnage et l’univers de M’sieur Eddy. J’admire le fait qu’il ait vraiment voulu faire quelque chose de radicalement différent de ce pour quoi on le connait, ça ne fonctionne pas, la noirceur de la chanson plombant un peu l’ambiance légère. Pour le reste, du dispensable comme « Les caresses », « L’amour se trouve au coin d’la rue » (mélodie signée Henri Salvador), un peu trop passe-partout. « L’arche de Noé revisitée » est franchement drôle, on ne va pas mégoter dessus, nous rappelant le Eddy country du milieu des années 70 (parmi tous les artistes cité(e)s dans la chanson, beaucoup nous ont depuis quittés, d’où une impression nostalgique presque 20 ans après). Au final, un album sympa mais pas impérissable. Le titre nous promettait un « Jambalaya », une sorte de ragout de Louisiane, un plat roboratif et bien épicé surtout. Mouais, pour les épices relevées, on repassera quand même, surtout après l’excellent moment qu’était « Frenchy ».