En 1994, ALICE IN CHAINS surprend tout le monde à la sortie de cet EP. Suite logique de "Sap" (1992), le groupe laisse de côté, la distortion et les gros riffs de guitare pour l'accoustique. Les fans seront ravis, une fois de plus, puisqu'à ce jour, "Jar Of Flies" est double disque de platine.
Dès les premières notes de basse de "Rotten Apple", on est plongé dans une si profonde mélancolie, un environnement si mystérieux, que notre esprit est déjà loin, on est controlé par l'oeuvre. Le morceau monte en crescendo avec l'arrivée d'une guitare au son vraiment étrange (on dirait une porte qui grince), puis de la batterie tous cela pour mieux accueillir la voix de Layne Staley, plus glauque que sur n'importe quelle oeuvre du groupe.
L'immersion a commencé...
Après un tel morceau on se demande vraiment ce que donnera la suite. On est pas déçu par celle-ci. "Nutshell" démarre avec un magnifique air de guitare électro-accoustique. On se sent bien, on se remémore des souvenirs enfouit. Encore une fois, la mélancolie est le meilleur mot pour désigner cette balade. Après un "if i can't be my own...i feel better dead..." la gratte électrique termine le morceau comme il se doit, en soli.
Mais qu'est-ce donc? Une guitare à 12 cordes? Un violoncelle? Wow...quelle mélodie. C'est "I Stay Away", le morceau le plus énergique de l'album, mon préféré. Les complets rappellent beaucoup les précédents albums, avec le duo de voix Staley/Cantrell (ce dernier qui s'impose bien plus dans cet album). Après avoir bien pleuré sur la précédente belle balade, on se relève, et on monte sur son bureau, poing en l'air en criant "iiiiiiii staaaaaaay away!!!!!!". Mais quelle énergie dans la voix de Layne!! Quelle classe!!
Dans le morceau suivant, "No Excuses", le duo de voix est mis en valeur oui, mais différement que sur n'importe quel autre morceau d'Alice. Jerry Cantrell a beaucoup plus d'assurance et pourrait presque piquer la place de lead singer du sieur Layne. Le titre le plus folk et le plus joyeux d'AIC. Et aussi l'un des plus connus.
On aime la nature dans "Whale & Wasp", on a envi de courir nu dans un champs accompagné par les cerfs et les lapins. La guitare de Jerry est similaire à un chant de baleine et le violoncelle rappelle le bourdonnement des guèpes (d'où le nom). Cette compo instrumentale est tout bonnement magnifique. Si vous voulez vous relaxer, avec un ptit joint, tranquille, écoutez ce morceau.
Vient ensuite la berceuse de l'album. Dans "Don't Follow" Staley vous endors de sa voix la plus aèrienne. On apprécie la vie, on passe un dernier bon moment avec les personnes que l'ont aime. On festoie sur les soli d'harmonicas et les cris de joies. Et on leur dit au revoir: "Say goodbye don't follow".
On arrive à la fin de l'EP, à la fin de 6 perles, 6 chefs-d'oeuvres. Mais qu'entend-je?? Un intru?? Oui "Swing On This" n'a rien a voir avec les autres morceaux de l'album. Il est soit bien accoustique et soft mais signale le contenu un peu malsain et bizaroïde de l'album suivant, surtout pendant les refrains. On se bourre la gueule, on se fait plaiz. C'est un bon morceau mais on l'oublie très vite, on est plus touché par les précédents morceaux. Il fait office de morceau bonus, pas indispensable.
En conclusion: "Jar Of Flies" s'impose comme un chef d'oeuvre absolu, 6 morceaux magiques, tous différents mais si similaires, tous magiques. Malgré un dernier morceau bien plus faible, mais quand même bon malgré ça. On veut réécouter l'album. D'ailleurs c'est ce que l'on fait.
MASTERPIECE