En 1968, Brel a définitivement arrêté la scène, mais il continue d'écrire... des chansons qu'il ne rodera pas devant un public avant de les enregistrer. Et ça se sent ! Cet album fait la part belle à l'immobilisme (pas moins de 4 titres, magnifiques d'écriture, qui traitent de ce sujet de façon directe ou indirecte) alors que la vie du chanteur, engagé dans l'aventure du cinéma, est tout sauf statique. Lui qui avait l'habitude de roder ses textes, de parfaire les gestes de chacun de ses personnages, nous livre quasiment des tableaux (superbes) qui sont destinés à ne plus être touchés une fois secs ( ah, l'atmosphère presque surréaliste dépeinte dans Je suis un soir d'été !!). Seuls mouvements dans cet avant-dernier album enregistré en studio, ceux de Vesoul et de l'accordéon convulsif de Marcel Azzola, qui ont rendu cette chanson vacharde célèbre et constituent une bouffée d'énergie bienvenue dans un album sombre et introspectif.