Je suis autrefois par Scardanelli
Attention chef d'oeuvre. Jamais Epheles n'a sonné aussi ample, massif, puissant. Mûr, même, comme un métal noir que les coups répétés du destin auraient fourbi (pertes de bandes du fait des bug de matos dus à l'orage, etc... autant de choses qui ont retardé la sortie de cet album tant attendu par ceux dont l'oreille s'était égarée sur les offrandes datant d'il y a plus de 5 longues années, maintenant). Une seule écoute suffit pour prendre la mesure de l'accomplissement que cet album représente (et, je suppose, de l'intense satisfaction de Nephtys d'être enfin arrivé au bout du tunnel). J'y entend quelque chose comme le feeling, la noirceur qui hantait l'Ombre de la Croix, avec, entre-autres, cette patte mélodique si particulière, aux riffs furieux, ciselés, limites thrash par moment, mais développés dans une écriture atmosphérique hors du temps (ou plutôt de ce temps-ci, tant il est vrai que l'on se retrouve comme catapulté dans un passé enneigé); j'y entend en outre la synthèse parfaite et supersonique entre les guitares denses d'un PDH et certaines atmosphères cosmiques d'un Evilfeast, tout en préservant une identité propre, beaucoup plus dynamique dans l'écriture, le tout doublé d'une production idéale : ni trop crade, ni trop léchée. Tout est à sa place, rien n'est en trop, pas même la moindre seconde : chaque ligne tourbillonnante de guitares vous propulse aux confins et délivrent son lot de ténèbres et d'acrimonie, chaque lead vous transperce le coeur, chaque ligne d'horizon déployé par les synthés communique cette redoutable nostalgie qui rend le groupe si addictif, et tous les interludes/passages acoustiques incorporés au reste ensorcèlent, tous ! On tient là l'un des (si ce n'est le) meilleurs album français de 2011, tenez-le vous pour dit.