Soit, le film de Stanton a ses défauts. N'empêche qu'il faudra bien le réhabiliter un jour, pour ses qualités indéniables mais difficilement perçues en 2012, noyées par tous les problèmes (principalement d'ordre marketing) qui lui ont valu les foudres des critiques. Mais quelle bande originale ! Le thème principal est ouvertement très inspiré de celui de Maurice Jarre pour Lawrence of Arabia, et se décline sous de nombreuses variations très intéressantes. Les thèmes secondaires ne manquent pas de charme, et les passages plus dynamiques ont du peps à revendre, aidés en cela par une savante et distinctive utilisation des cuivres à la Giacchino. L'atmosphère délivrée par l'orchestre et les choeurs (lorsqu'ils interviennent) se veut souvent mystérieuse et empreinte d'étrangeté, presque menaçante, tel l'environnement martien tel qu'on pourrait se l'imaginer. Mais l'émotion pure et la touche de romantisme ne sont jamais très loin. Le composeur, comme à son habitude, a concocté pour John Carter une bande originale que l'on pourrait qualifier d' "old-fashioned", en lui conférant une dimension moderne qui rend son écoute divinement appréciable. Du grand, grand Giacchino.