Junk Culture par Strangeman57
Et là, c'est la chute. Le côté expérimental de "Dazzle Ships" aillant malheureusement déplu au public, le groupe se sent obligé de se rattraper en leur donnant ce qu'ils veulent, on peut donc dire que c'est le premier album du groupe où l'artistique est mis de côté pour le commercial, d'où l'utilisation de plus d'instruments réels. Oui mais voilà, pour faire un bon album de synthpop commercial, encore faudrait-il que les titres soient accrocheurs!
Ici, nous avons le droit à un défilé de chansons insipides et kistchs, à l'image du single "Tesla Girls" qui est pourtant un des plus gros succès du groupe, je me demande encore pourquoi. La production est plus épurée, voir trop, ce qui fait que les pops songs mélancoliques qui sonnaient brillantes sur "Architecture and Morality" donnent ici l'impression d'un grand vide ("Hard Day", "Talking Loud and Clear", "Never Turn Away"). De plus, le côté festif et joyeux du reste des titres est parfois vomitif et atteint son paroxysme sur le "All Wrapped Up", original certes, mais qu'est-ce que ça fout là cette musique latine? "Locomotion" est sa bass de Madison est presque tout aussi dérangeant.
On sent derrière tout ce côté tape-à-l'oreille qu'ils veulent continuer à tenter des trucs, par de petits effets, de nouveaux synthés et l'expérimentation des deux, mais ça reste des idées de fond (le titre éponyme, "White Trash" et son sample de cuivres, cuivres omni-présents sur cet album, le début d'"Apollo"). Alors dans l'ensemble, on ne peut pas dire que c'est râté, ça se laisse écouter avec plus ou moins de plaisir, mais on est déjà à des années de leur album précédent, pourtant sorti l'année d'avant. Cette première tentative de plaire au public ne m'a pas plu personnellement.