Quelque chose d'enfoui rode au fin fond de l'année 2003.
Qu'il s'agisse d'une insulte, ou d'une claque, 'Superstition' nous
dit que le mal est fait; le premier album est sorti, et vous n'êtes
pas prêt.
Début des années 2000', le grunge a beaucoup parlé, s'est fait entendre et conserve encore aujourd'hui bon nombre d'adeptes. Le style est par la suite revendiqué comme le reflet d'une époque morte, celle d'un son déchainé, presque << je-m'en-foutiste >>. Refusant visiblement de considérer The White Stripes, peut être trop clean à leurs goûts, ses mêmes personnes n'ont certainement pas vu venir The Kills en 2003.
"Keep On Your Mean Side" relâche la bestiale Alison Mosshart. Soutenue par le guitariste Jamie Hince, la pression monte et redescend dans ce premier titre. La voix nous drague, telle une danse vulgaire. C'est un groupe sale et provocant que propose l'album, avec par la suite 'Cat Claw', une chanson qui bouscule son public. Mais rien est encore fait. La sexuelle 'Pull a U' est maintenant là. Et ainsi va le disque, poussiéreux, craquant sous nos pieds, il donne au << garage rock >> un sursis de vie. Et les puristes, nostalgique de ce goût amer que laisse un son Anglais, seront bien sûr charmés pour la plupart.
Pour une écoute complète, on reste sur une ligne droite avec un rythme qui varie peu. Les changements d'effets ne sont pas légions non plus, mais le style veut ça. Certains morceaux d'ailleurs, feront échos à la genèse de celui ci. Exemple avec 'Kissy Kissy' ou 'Wait', qui respirent les << harmonicaesques >> années 1960'. Le << Low-Fidelity >> donne au groupe l'image relâchée, bruyante et branleuse qui ne cessera de rafraichir nos oreilles.
Au fond, The Kills ne cherchent pas très loin, tant à un niveau instrumental que textuel. Mais à ce jour, je ne trouve toujours aucune rides à "Keep On Your Mean Side".