Ça y est. Il est là. Ça faisait quand même 7 ans qu'on l'attendait, j'ai failli m'impatienter.
Annoncé en toute discrétion à peine deux mois avant sa sortie, Keep Yo Animal est le sixième album de nos créatures préférées. Et enfin, putain enfin, un bon album !
Leur dernier effort en date était le très décevant Revolve and Step Up, sorti en 2012, qui était rempli de sonorités indus/ragga/dusbtep jusqu'au trognon, ce qui avait rendu le tout parfaitement indigeste pour moi, étant donné l'éloignement de la galette de l'esprit initial des marionnettes et surtout la pauvreté générale de l'album. Avant ça c'était The Break Up, en 2009, censé à l'époque être leur dernier album, et là aussi, malgré quelques titres plutôt cools (Cliché, Gettin' Paid Spiritually), l'ensemble de l'album restait difficilement écoutable (avec de sacrées bouses comme J.A.Y.B.). Bon en gros pour faire simple, moi j'attends depuis toujours un nouveau Creature Schock Radio. Leur deuxième album était excellent de bout en bout, avec que des tueries et rien à jeter, même pas les skits.
Eh bien il se trouve que ce Keep Yo Animal... n'est pas cet album. Ici, le son retrouve un côté beaucoup plus organique, plus cru, plus low, qui lorgne indubitablement du côté de Creature Funk, leur tout premier effort discographique... Et c'est sacrément efficace !
L'album s'ouvre sur le très énergique et groovy Cookie Love et directement le ton est donné. Ce sera festif, ce sera puissant, ce sera pêchu, ce sera vivant : tout ce qu'on attend des Puppetmastaz ! Par la suite, l'album alterne entre morceaux funky à l'ambiance dansante, plutôt influencés G-funk (Alien Tears, Creature Mind, As If...) et morceaux plus posés mais plus agressifs plutôt influencés boom-bap (Cheeba Garden, Yes Girl...). Malgré quelques lenteurs, l'album s'écoute d'une traite avec grand plaisir. J'avoue qu'il m'a fallu quelques écoutes pour me l'approprier (contrairement à d'autres skeuds du crew), mais maintenant il tourne en boucle dans mes oreilles.
Mention spéciale à mes titres préférés : le très mélodique et enfantin Postbox et surtout la tuerie One Inna Billion, dont la qualité surpasse à elle seule l'intégralité des deux albums précédents, tant la puissance dégagée par le morceau est communicative.
Mon grand regret sur cet album c'est l'absence de Gonzales qui, bien que cité dans les remerciements, n'est pas venu poser sa voix. Ce n'est certes pas le premier album auquel il ne participe pas, mais je trouve qu'il avait une présence particulière et apportait quelque chose au sein du crew grâce à son flow si particulier, aussi rythmé qu'offensif. Mais on ne peut pas tout avoir, et l'album réussit en définitive à très bien se passer de lui (comme des prods de Patric Catani d'ailleurs).
Si j'ai pas mis une note plus élevée, c'est parce que certains morceaux sont plus faiblards (Ewok on the Phone, Rock, Evolution...), et l'album est un peu trop long à mon goût. Cependant, ça fait quand même putain de plaisir d'enfin retrouver les Puppetz en pleine forme !