Motivé par l'envie d'acheter cet album, le premier réellement avec mon argent de poche, après avoir succombé sur le funky "Need You Tonight" et le hit estival "Devil Inside" que j'avais tous les deux en 45tours, ni une ni deux à cheval sur la Toyota DT 49.9 cm3, je 'fonce' jusqu'au Leclerc du coin, bien décidé à dépenser les 58,80 Frs pour me mettre la cassette en poche. Et elle tournera longtemps cette cassette, longtemps jusqu'à n'en plus être assoiffé ...
Déjà connu pour le hit "Original Sin", c'est réellement avec l'album Kick qu'INXS va connaître une belle consécration internationale en 1988. Michael Hutchence va de plus s'affirmer en sex symbol et son effigie va assurément remplacer les posters de A-ha avec le beau Morten Harket, dans un bon nombre de chambres de midinettes devenues plus matures. Quatre titres imparables figurent en tête de peloton de ce sixième album, comprenant les deux cités plus haut en introduction, en n'oubliant pas non plus le rentre dedans "Guns In The Sky" et (du devenu trop Studio Line) "New Sensation". Réussite artistique doublée d'une réussite commerciale, les années auront cependant émoussé l'œuvre du groupe australien alors laissé progressivement aux oubliettes après l'album suivant (l'intitulé et décevant X qui connut aussi un succès public), moi-même plus tard m'étant tourné vers d'autres horizons et ayant eu la bande magnétique à l'usure à force d'écoutes.
Après le rachat récent en CD, il y a un certain plaisir nostalgique de se le repasser après tant d'années mais pas que ... La première moitié du disque est toujours très bonne, jusqu'à "Mediate" compris. Au-delà, ça va un peu en dents de scie à partir du bien moyen "The Loved One", pénalisé par le clavier de cyber-saloon ridicule d'Andrew Fariss. "Wild Life" bénéficie d'un p'tit groove efficace qui ponctue chaque refrain, passant le relais à la ballade symphonique "Never Tear Us Apart" dans une seconde face qui contient plus de faiblesses à l'exemple du titre jazzy "Kick" et de "Tiny Daggers". La production des années 80 doit jouer aussi sur l'appréciation. Mais voilà, une fois qu'on écroule les enclavements décennaux dans la tête, cet album demeure toujours agréable à écouter et s'affirme comme le sommet du groupe australien révélé dans la même année que les compatriotes de Midnight Oil et leur Diesel And Dust. Oui, 1988 aura connu une double vague venue des Antipodes déferler particulièrement sur notre Hexagone, ce qui n'a pas été un mal en soi et ravive de bons moments musicaux vécus durant l'adolescence.
PS : Le morceau, "Mystify", qui sortit en cinquième single, n'a jamais été distribué en France à ma connaissance.