Double album, composé de dix-huit titres parfois un peu laborieux, "Kiss me kiss me kiss me" est comme son nom l'indique, excessif. Smith a pour la première fois préféré la quantité à la qualité, même si on retiendra de nombreux morceaux énergiques et même jouissifs pour certains.
Comment ne pas tomber amoureux de Catch, danser comme un fou sur Why can't be you, ou rêver et se sentir libre comme l'air grâce au single merveilleux qu'est Just Like Heaven ?
Nous pourrions éviter le sujet qui fâche car j'ai envie de dire que cet album est une bombe au même titre que Head on the Door et The Top. Mais non, ça serait trop facile. Le changement intempestif d'atmosphère gâche le trip, si bien qu'on a l'impression de ne pas écouter le même album d'un bout à l'autre du disque. Sans compter de nombreuses pistes qui plombent vraiment l'ambiance énergique comme les soporifiques If only tonight we could sleep et The Snakepit.
Il aurait peut être plus judicieux de faire sur une galette des morceaux speed et enjoués, et sur l'autre des morceaux plus contemplatifs comme la sublime One more time. Morceau qu'il m'est difficile de concevoir placé entre la très funky Hot hot hot, et la sombre Like Cockatoos.
Bref, même si Kiss me kiss me kiss me reste très bordélique et un peu maladroit dans sa conception, il lui reste des titres forcément accrocheurs et quelques singles excellents.
Après écoute prolongée du set (trop long c'est vrai), on retiendra en principe la bonne humeur que dégage cet opus, la créativité et la folie intactes de Smith et ses compères. Un beau double-album, un concept pas bien très bien maitrisé, mais qui a le mérité d'être généreux et sincère. Encore bravo les Cure.