Quand t'as écouté un pareil disque dans une période où tu ne vas pas bien (la crise de la trentaine par exemple), tu n'as qu'une envie, celle de casser la gueule du Brestois qui se montre à toi une fois le boîtier refermé. Regarde-le se marrer, celui-là, qui a fait copain-copain avec Cali ! A "La Facture D'Electricité", t'as juste envie de gifler le type pour qu'il se ressaisisse et "Maman" prolonge la chialerie mélodramatique. Mais tais-toi ! C'est d'un pathétique ! Et "30 Ans" donne envie de se pendre.
L'Etreinte est le sixième album de Miossec et c'est celui qui contient à mon sens la majorité des chansons les plus détestables du breton. Après un magnifique 1964, la douche froide est cruelle ici-bas. Pourtant, c'est là que l'on trouve une des plus belles chansons du répertoire telle que "La Mélancolie". Mais cela paraît bien tout. Encore que "Mes Crimes : Le Châtiment", puis surtout "Le Loup Dans La Bergerie" et "La Grande Marée" s'en sortent aussi bien de leur côté. A l'intérieur, les belles couleurs des peintures de Paul Bloas, qui a fait aussi le portrait de la pochette, jurent paradoxalement avec la névrose que cette boîte de Pandore infuse au moral.
Vous me direz qu'avec Miossec on est habitués. On sait depuis longtemps que ce n'est pas "L'Amour A La Plage" et "Les Filles De Bord De Mer" avec lui. Mais quelque chose ici ne passe pas ou bien passe assez mal. Pour moi, il s'agit du plus mauvais album, trop baisse-les-bras, trop pleurnichard, celui que j'aime le moins et le temps n'a pas arrangé ce ressentiment.