A quoi ça tient ?
Qu'est-ce qui fait qu'un artiste atteint avec une telle précision le coeur de tant de personnes pour s'y installer et fumer sa pipe ? Qu'est-ce qui fait que des années après sa mort, personne n'a oublié la moustache joyeuse de George Brassens ?
Un savant mélange de poésie, de mélodie, de rythme... Des paroles sincères et d'une justesse métrique implacables, des rimes imparables. Sans doute.
L'honnêteté d'un artiste, la constance de son oeuvre. Peut-être.
Probablement détient-il un secret bien plus important. Plus profond, et pourtant plus simple. George Brassens était un type bien. Jouant avec les mots et les cordes de sa guitare, il a capturé en quelques chansons l'entièreté de la vie. Peut-être sans s'en rendre compte, peut-être voulait-il juste écrire des chansons pour ses copains. Derrière sa pipe et sa moustache, la guerre, la religion, les bourgeois en prennent pour leur grade, mais il chante la gloire de ses valeurs.
Quoi qu'il en soit, au-delà de l'intelligence de ses propos, de ses nombreuses chansons engagées ou profondes, de tout ce qu'on peut lui attribuer, Brassens a su mettre en avant l'essentiel.
De l'amour, de la joie, des copains.
Amour sans frontières, sans conventions, éternel et instantané. Joie de vivre, de la solitude mais aussi du partage, de chanter pour ses copains, une guitare à la main.
Autant de plaisirs simples et inévitables qu'il nous incite à pratiquer. Brassens en parle comme personne, alors on l'écoute. Religieusement. Tiens, sans doute que ça l'énerverait de dire ça.
Peu importe. Ses textes frappent par leur justesse, leur simplicité et leur universalité. On s'identifie. On le comprend. On est comme lui.
Il est comme nous.
La musique de Brassens est un guide pour apprendre à profiter de la vie, à discerner l'important.
La musique de Tonton Georges, c'est le bonheur. C'est pouvoir passer des soirées entières à se régaler sur ses mélodies inoubliables, à s'émerveiller de la force de ses textes. Quelles que soient les tempêtes, les ravages du temps, jamais il ne coulera.
Quoi qu'il arrive, on continuera à chanter avec des copains, à aimer toutes les passantes. A vivre dans la joie, et à mourir pour des idées. A parler crûment en riant, à laisser parler la poésie.
Et à jamais, la même devise.
Les copains d'abord.