La pochette permet de donner une vision claire de l'artiste et de l'album : Jul, tel le demiurge, jette sur nous son regard de braise du centre de sa supernova, symbolisant la lumière centrale créatrice dont la place originelle se trouve là-haut dans les étoiles. Car oui il nous surplombe de tout son génie, il suffit de jeter un coup d'oreille sur l'Ovni pour mesurer l'amplitude du choc musicale qu'il propose tant dans l'approche lyricale que dans la densité des instrumentales.
Les sujets qu'il aborde font passer Freud et Aristote pour des guignols sans intérêts, est-ce qu'ils ont déjà philosophé sur la ganja qu'ils venaient de fumer ? Ont-ils déjà laché un Mais qu'est-ce qu'on s'en bat les couilles dans le plus grand des calmes ? Ont-ils décris avec autant de précision le regard meurtrier de Tchikita ? Ah le célèbre Tchikita, le morceau qui sublime l'amour en le métaphorisant par une femme aux cheveux longs comme Nikita ( Preuve d'une culture cinématographique sans limite ), se plaçant parmi les grands noms de la chanson Française aux cotés des Bella, Rosa et autre Binta.
L'instru Reggaeton, dominante dans l'album, propulse la voix du Maitre dans une dimension supérieure, bien aidée par un vocoder des plus efficace, sûrement acheté en promo chez Lidl. Ce diable n'est faible dans aucun domaine, le clip de On m'appelle l'ovni ( Je pose le lien pour les malchanceux qui n'avaient pas eu le plaisir de voir ce bijou https://www.youtube.com/watch?v=qWpBduQKTMY ) fait plus que plaisir avec ses effets spéciaux qui dépassent en qualité ceux déjà très bons de Sharknado et pourraient presque rivaliser avec ceux de The amazing Bulk qui reste la référence dans le domaine.
Avec Jul on touche le fond de tout ce qu'a pu représenter un jour l'art qu'est la musique mais à coté de ça il bats des records de vues sur Youtube et la populace en demande. Faire pire que Jul est impossible, donc d'un certain point de vue on ne peut pas faire mieux, il se situe à une frontière bien trop complexe pour les simples mortels que nous sommes. Opportuniste chanceux d'une société en souffrance ou véritable génie ayant niqué le système, voilà une question qui demeurera à jamais sans réponse.