J'étais vraiment un fan de Noir Désir. Pas un fan de la première heure, non ! Je les ai découverts à la radio avec leur tube "aux sombres héros de l'amer" et je me méfie toujours de ce que la radio me fait découvrir. Je n'avais pas mesuré d'emblée la portée poétique du texte.
Ceci n'est pas forcément à propos dans une critique du live de Détroit mais il faut bien commencer quelque part...
Et si je vous racontais ma vie… Et si je faisais de SC mon autobiographie… j'ai déjà commencé, je n'ai pas attendu ton avis. Si t'es pas content, ce n'est pas grave, clique sur "Je n'aime pas", je ne t'en voudrais pas. Et insulte-moi en commentaire: J'aime autant les commentaires que les joutes verbales… C'est bon… Je peux continuer ?...
Dans un premier temps, comme je le racontais plus tôt, je suis passé à côté du groupe. L'ambiance sombre me faisant penser, imagine toi bien, que c'était un ersatz du groupe Indochine groupe que je n'ai jamais supporté. Ceci donc sans vraiment avoir écouté…
J'ai honte.
Puis, il y eu "Du ciment sous les plaines", puis je les ai vus sur scène.
Le choc
Je suis tombé éperdument sous le charme de ce rock énergique, de cette voix rocailleuse et si claire à la fois. Je vibrais sous le coup de cette force brutale mais aussi de cette infinie fragilité qui émanait du personnage. Bref, un putain de poète…
J'étais fan. Sans Noir Désir, je ne trouvais plus le goût de danser de faire la fête. Leurs disques m'accompagnaient partout, je me ruais d'un qu'un nouvel opus sortait. Je suivais leur concert, j'étais devant la scène je voulais être sur scène
Et puis tu sais comment elle est, cette chienne de vie. J'ai changé de latitude et j'ai écouté autre chose…
Loin des yeux loin du cœur
Et puis il y a eu cette nouvelle un jour de 2003 sur France Inter…
Un autre choc, plus violent encore que le découverte d'un poète et d'une musique. Un uppercut qui me laisse en larmes et chancelant, littéralement.
Comment avais-je pu aimer un assassin ? Un mec qui lève la main sur celle qu'il dit chérir ? Comment une de mes idoles a pu se rendre coupable du plus bas, du plus lâche, du plus veule des crimes : la violence conjugale.
Et j'ai brûlé mon idole sur l'autel de mes valeurs.
Je n'ai plus écouté, du tout. Je ne pouvais plus écouté. Ne pouvant pas dissocier l'artiste de l'humain, ne voulant pas les dissocier. Je ne m'étais jamais senti autant trahi. Il fait bien quelques tentatives de rapprochement, notamment avec le reprise du temps des cerises, chanson fondatrice de mon militantisme mais je n'adhère pas, je n'y arrive pas
Et pis aujourd'hui, je découvre ce live de Détroit. Je ne connais pas ce groupe, la curiosité l'emporte. Bien sûr que je reconnais, tout de suite mais 12 ans ont passé quand même. Un homme doit avoir une seconde chance, un homme doit pouvoir être pardonné.
Et sans que je n'y puisse rien, Horizon me fait décoller, Ma muse m'emporte et puis je retrouve les titres de Noir Dez', la fragilité est là, plus prégnante encore qu'aux débuts, l'âme est tant à fleur de peau qu'elle transpire dans chaque note, chaque morceau, elle est palpable et m’entraîne dans un tourbillon d'émotions.
Nostalgie me diras-tu ? C'est vrai que le double album est composé pour moitié de titre de Noir Désir mais les morceaux qui m'enchantent le plus sont de Détroit.
Ecoute Sa majesté ou les deux titres que je citais plus haut. Des bijoux ciselés à la voix.
Moi j'ai écouté l'album, une fois, deux fois… dans la même journée. Le lendemain je suis revenu et j'ai réécouté et encore… Ce qui est assez rare, pour moi aujourd'hui. J'ai moins de temps à consacrer à la musique et je n'ai plus l'âge d'être fan.
Ah ouai, je peux te le dire, ceci est un vrai bon live. Je crois viens que je vais lui mettre un 9.
Si tu es, comme moi arrivé à la fin de cette critique je te remercie, tu peux la liker et la commenter car il n'y a rien que j'aime plus que les commentaires sympathiques, si ce n'est les joutes verbales, peut-être.