On a quitté Orelsan en ado trentenaire attardé qui passait ses journées à ne rien glander avec son pote Gringe et on le retrouve 2 ans plus tard assagi mais n’ayant rien perdu de son style d’écriture.


Plus proche de la quarantaine que de ses vingt ans Orel se rend compte du temps qui passe et qu’il n’est plus en phase avec la jeunesse actuelle comme exprimé dans « La fête est finie ». Et malgré un âge désormais respectable le jeune ado pommé qu’Aurélien était n’a pas beaucoup bougé et le décalage avec l’époque actuelle se fait toujours autant ressentir, comme dans « San » ou « Quand est-ce que ça s’arrête ». Cette prise de conscience du temps qui passe est aussi clairement présente dans « Dans ma ville on traîne » ou Orel semble nostalgique d’une ville qui, à l’époque de son premier album, faisait l’objet de nombreuses critiques.


Bon après l’album n’est pas uniquement centré sur ce thème même si on le retrouve dans pas mal de chansons.


« Défaite de famille » est un texte incisif et assez drôle sur les réunions de famille ou chaque membre de la famille d’Orel va se faire analyser et critiquer point par point.
« Tout va bien » rappelle énormément « La petite marchande de porte-clefs » de son deuxième album, un rap assez enfantin et innocent sur quelque chose d’horrible.
Enfin « Paradis » bien qu’étant plus proche de la variété française que du rap fait quand même plaisir à écouter, les rapports qu’entretien le rappeur avec la gent féminine ont toujours été assez compliqués et ambigus et on se retrouve avec une chanson d’amour peut-être un peu niaise mais qui montre encore une fois la prise de maturité d’Orelsan.


Grosse déception pour chacun des feat cependant, je n’ai été convaincu ni par celui avec Maitre Gimms (en même temps…), ni par celui avec Nekfeu et encore moins celui avec Stromae.


Dernier point de cette critique déjà beaucoup trop longue : la chanson « Notes pour trop tard » qui conclut l’album. Elle mériterait à elle seule une critique entière mais pour faire court Orelsan, ayant maintenant une certaine expérience de la vie, donne des conseils aux jeunes qui l’écoutent. Et on est loin de quelque chose de moralisateur du genre « ne fais pas ça » ou même quelque chose de niais type « suis tes rêves », c’est plus « 90% du temps tu vas échouer mais fais de ton mieux et essaie d’être heureux ».
En définitive un très bon album malgré quelques déceptions et j’espère qu’Orel va encore évoluer longtemps dans le rap français, en solo ou avec Gringe.

Sysdown
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le 21 oct. 2017

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