Retour du rappeur le moins productif de l’histoire, 6 ans après son album « Le Chant des Sirènes » en 2011. Il a fait pas mal de choses depuis : 2 albums avec les Casseurs Flowters, une chouette webserie et un très bon premier film. On attendait la suite, elle est arrivée !
Retour annoncé avec la promo de l’album faite autour de « Basique ». C’est surtout le clip qu’on retiendra car le son n’est pas terrible. On a eu peur pour l’album car on avait été habitué à mieux.
« J’aimerais retrouver la magie du début, rien ne fonctionne quand le
cœur n’y est plus. Ca fait mal a la fierté, j’ai du mal à l’admettre
mais j’ai jamais été aussi perdu ».
On commence l’album avec « San ». Et on commence fort avec un Orelsan vieilli, plus mur mais toujours sensible et profond. Un Orelsan qui veut combattre ses vieux démons et qui ne veut pas finir bloqué dans son personnage. La fête est finie mais le combat continue.
Il évolue. Et à 35 ans, il est temps de ne plus être un adolescent attardé. On le voit avec « Défaite familiale ». Le genre de haine jouisive qu’on a tous eu envie de cracher au moins une fois dans sa vie à un repas de famille.
Orelsan n’est jamais aussi bon que lorsqu’il fait du Orelsan. On le voit encore avec « Quand est-ce que ça s’arrête » et surtout avec « Notes pour trop tard » dans laquelle il fait le point sur sa vie en toute honnêteté, en se parlant à lui-même et en nous poussant par la même occasion à nous remettre en questions et à nous interroger sur notre vie, sur ce qu’on a loupé ou qu’on aurait pu/du faire autrement. Un texte triste et nostalgique qui apporte des réponses à des questions qu’il se pose depuis le premier album.
« Paradis » est une déclaration d’amour. C’est la première fois qu’il parle de la femme qui partage sa vie. Une des seules chansons positives que Orelsan n’ait jamais chantées. Comme il le chante :
« La réponse à toutes mes questions s’endort à mes cotés ».
L’autre coté de l’album, le coté raté, le coté marketing pour accrocher un public plus jeune, ce sont ses featuring avec Maitre Gims, Nekfeu et Stromae. Ou même « La lumière » qui est influencée par la nouvelle génération de rappeur aux boites vocales robotiques. Dommage. Tu es beaucoup trop bon pour te rabaisser à ça Aurélien… Ces sons font que cela ne deviendra pas le grand album attendu. A vouloir plaire un peu à tout le monde, on ne plait entièrement à personne.
Fini le temps des grosses punchlines, il est temps de devenir adulte blasé. « La fête est finie » est une continuité dans sa discographie. Il aborde les mêmes thèmes qu’il y a quelques années, avec l’expérience (et les regrets ?) en plus. On se dit qu’on tient un truc tellement on peut s’identifier à cet album. Le genre d’album dont on est jaloux de ne pas l’avoir écrit nous même. Dans l’auscultation du monde qui l’entoure, Orelsan excelle.