Forte est la plume, toujours... mais l'homme s'avoue fragile. Le troisième volet de la trilogie tient debout, malgré tout. Même si les chants prennent plus de place encore, même si les productions se veulent plus électroniques encore, même si certains titres peuvent éventuellement faire tâche parmi l'excellence de leurs camarades... J'en veux encore. OrelSan parvient à redonner au rap français une noblesse presque perdue, tout en se jouant des nouveaux codes instaurés par la nouvelle scène du genre. Cet album est de bonne facture, avec ses majuscules et ses ratures.
S'il ne fallait retenir que trois titres... je garderai "Basique", "Paradis" et "Notes pour trop tard". La production du premier aurait pu être utilisée (et détruite) par n'importe quel rappeur à la mode qui aurait posé dessus un texte sans saveur. Mais là, OrelSan propose une mise à jour nécessaire et puissante avec un flow percutant. Carton plein. Ce que j'aime dans le deuxième, c'est qu'il met en lumière le nouvel homme qu'est devenu le rappeur, à savoir un cœur pris et rangé. Celui qui insultait les femmes il y a quelques années de ça, déclare aujourd'hui sa flamme à celle qui partage sa vie - sur une production soignée. Véritable coup de coeur. En ce qui concerne le troisième, j'en reste encore un peu sonné... tant c'est beau, simple mais efficace. La douceur de la production et l'ambiance instaurée par les chants des sœurs Ibeyi nous embaume pendant que l'acidité des vérités déversées une à une par OrelSan nous pique à l'âme. Il fallait au moins ça pour clore une belle trilogie, pour clore cet album. Uppercut.