Orelsan, dixit le rappeur qui s'est fait connaître de nombreuses personnes par les polémiques entourant son morceau "Sale P**e", qui arrivera à se séparer de l'image de la tendance qui ne durera pas grâce à son premier album : Perdu D'avance, un album personnel, dramatique, empli d'humour et d'autodérision qui a montré que le rappeur de Caen était capable de faire autre chose que des story-telling coup de gueule et des morceaux dissidents comme Saint Valentin en apportant aussi bien des morceaux se rapprochant de ce que je viens de citer mais également des témoignages entourés d'une grande frustration, des morceaux travaillant l'art de la punchline, de l'humour noir et des grands moments de lucidité sur sa popularité grandissante montrant la sincérité de son propos !
Voilà ce qui m'a fait accrocher à Orelsan bien qu'il me fasse au début beaucoup penser à une version plus édulcorée du Klub des Loosers (d'ailleurs concernant leur "rivalité", Fuzati est dans son personnage, la personne derrière le personnage doit en rigoler et se dit juste que lui et les gars que les journalistes classaient dans le "Rap Alternatif", on ouvert la voie pour qu'Orelsan puisse connaître le succès), mais très vite il a su se distancer de son compère de Loose, en ne cherchant pas à jouer la carte du cynisme et de la misantropie mais plutôt à trouver un peu comme Eminem, un juste milieu entre rap désabusé, pop et électro !
S'ensuivra le Chant des Sirènes, où on voit le Looser qui trainait dans les clubs avec ses potes en fuyant l'avenir, commencer à prendre en maturité, à affuter sa plume, prendre plus confiance en lui pour se créer son personnage de Raelsan tout en essayant d'exister bien qu'il se sente Seul ...
Bref, après cette petite rétrospective, revenons à nos moutons avec La Fête est Finie, qui s'ouvre sur "San" une intro moins percutante que Raelsan et moins dramatique qu'Etoiles invisibles mais avec un Orelsan qui annonce s'être enfin trouvé et que le futur, c'est maintenant !
Après cette annonce s'en suivra, une douche froide qui n'annonce qu'un mauvais présage avec son refrain d'un vocodeur pas très maitrisé et un texte sympa mais sans plus, l'album ne commence pas sur les chapeaux de roue ...
Bien heureusement, Basique, Tout va Bien et Défaite de Famille lanceront véritablement l'album avec le kickage lucide de Basique, l'idéalisme de TVB et le portrait d'une fête de famille chaotique remplie de clichés qui font nos "belles" familles françaises !
Pour se dégonfler et nous montrer le plus gros point faible de l'album et de son artiste, son inégalité !
En effet, l'album a beau avoir des morceaux très marquants, il y aussi des moments anecdotiques comme La Lumière, Bonne Meuf et La fête est Finie qui coupe le souffle de l'album !
Ensuite, l'album arrive à convaincre dans sa seconde partie qui fait un sans-faute avec pour commencer, Christophe qui aura le don de vous faire sourire et avec un feat d'un Maître Gims qui arrive à écrire un couplet loin d'être mauvais où il assume qu'il s'inscrit dans la variété.
Enfin, album se clôturera avec un ensemble de morceaux personnels venant boucler la boucle d'un début de carrière menée avec lucidité et sincérité.
Pour conclure, Orelsan n'est pas l'artiste le plus original ou le plus juste, mais il sait faire de bons albums, il montre beaucoup de lucidité, a un très bon entourage (d'ailleurs j'ai hâte d'écouter l'album de Gringe !) et arrive à toujours satisfaire son public, alors Mr Aurélien Cotentin respect !