Sans prétendre être l'exégète français des ZZ Top, je sors d'une plage d'écoutes régulières des albums de ZZ Top dans l'ordre chronologique et, je prétends les avoir tous écouté plus d'une fois, et donc, j'ai une bonne vision de leur évolution dans le temps (41 ans se sont écoulés entre le 1er album,1971, et le dernier album, 2012, la Futura). Et par ailleurs, j'en suis un heureux auditeur depuis une bonne 40aine d'années (plus les concerts). Donc, soyez sûrs de votre contre-arguments, si vous voulez en sortir.
Cet album n'est pas mal (critique de fond). A la fois radicalement différent de l'album précédent, Mescalero, mais toujours la voix, toujours la guitare, toujours le son qui gratte. Et au final, je trouve que c'est une bonne synthèse des 30 dernières années. Pas forcément les années 70, mais depuis Eliminator. Un son reconnaissable, typiquement roadhouse, tex mex, mais qui flirte avec le californien.
Ca brille, c'est bluesy, on sent que la prod a été conçue par des gens qui savent faire la synthèse entre la marque de fabrique d'une marque comme ZZ Top et l'air du temps. En l'occurrence, Rick Rubin, producteurs de nombreux groupes de metal (Black Sabbath, ACDC, Metallica) ou de rap un peu punchy (Run DMC, Public Enemy), voire la fusion des 2 genres (Rage, évidemment...). Un bon faiseur. C'est quand même tout à la fois impressionnant de constater que des gens sont des vrais créateurs de succès et en même temps toujours un peu attristant de constater que le triptyque auteur / compositeur / musicien ne suffit pas à faire le succès. Il faut un mec qui sache sortir le meilleur, ou le plus vendeur de ce triptyque. Un mec qui voit ce que d'autres ne voient pas.
Reconnaissons que ce dernier, et peut-être ultime album, est un bel adieu de ZZ Top aux studios, bien qu'ils continuent de tourner en concert. Pas franchement original, ce n'est plus l'heure, mais quand on est fan, on y trouve son compte.