Vous connaissez la fondue Skaloparde ? Non ? Pas encore ? Dommage !
Eh bien c’est un peu sur le principe de la fondue bourguignonne : vous prenez des morceaux de Gotainer bien goûtus, vous les faites bien chauffer et puis vous les trempez dans plein de sauces différentes . Un régal !


En invitant une vingtaine de formations de la scène indépendante à reprendre des chansons de Richard Gotainer, le très décoiffant (et très décoiffé !) label nîmois Skalopard’s Prod’z a du en choquer plus d’un. Il faut dire que leur truc à eux, normalement, c’est pas tellement le mambo décalco. Ce serait plutôt le ska-punk décalqué si vous voyez ce que je veux dire. Alors, saugrenue leur idée ? J’en vois qui froncent les sourcils là bas au fond…Eh bien écoutez plutôt, bande de petits graisseux.


Quelle cure de jouvence ! Quelle idée de génie ! Quel plaisir de se replonger grâce à eux dans les œuvres impérissables de celui qui décoiffa son monde en son temps lui aussi.
Iconoclaste, agressif, rebrousse-poil, insolent, grinçant, indépendant, pape de la dérision, roi de la fête : Gotainer est un punk à sa façon et cet icosagone hommage est la plus éclatante preuve de ce que je dis.


Le ska à toutes les sauces : tribal, animal, tzigane, heavy-métal, salsa, oriental, hard…
Les chansons de Gotainer apparaissent dans des versions pas très copies conformes des originaux. Et c’est ça qui est chouette. Mais attention, pas de méprise : c’est souvent bruyant, ok, mais très loin du bordel informe que certaines chochottes pourraient craindre. Certes le Youki sonne un peu pittbull, certes on trouve des guitares à la distorse, mais il y a aussi pas mal de cuivres, de choeurs et d’instruments alternatifs. Et puis c’est pas tous les morceaux qui sont cuisinés façon pogo.


Plongeons nous par exemple dans le cœur du disque, entre les morceaux 8 et 13 inclus . C’est là qu’est la crème à mon avis.
Femme à lunettes traitée avec des grosses pointes de hip hop US – « a woman with glasses » – fallait le faire !
Ballade de l’obsédé façon électro-new-wave érotico-métallique : excellent !
Quant à cette exceptionnel cha-cha-cha du minaret, femme à voile contre femme à poil : « Aaaaah oilpé Nadîîn’…si t’es toujours à oilpé, comment je fais moi, pour te déshabiller… » il est absolument génial !
L’Automodébile, grand moment également , dans une version complètement déjantée : un vrai sketche tout à fait hilarant !
Et puis le seul moment calme et romantique du disque , La photo qui jaunit, pleine de tendresse dans son joli arrangement de cordes. En plus, ça fait une pause.
Enfin, les Suprêmes Dindes nous distillent une irrésistible version de l’Halleluya des débuts, très précieux d’abord et incroyablement paillard à la fin, avec ses bordées d’énormes jurons gratuits : à mourir de rire !


A taaable !

RolandCaduf
8
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le 20 avr. 2021

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RolandCaduf

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