J'avoue, après le surprenant Religion par son penchant hard rock, les écoutes de La Vérité, sorti en 1992, furent décevantes et ce fut bien triste ! Un album jugé à tort ou à raison comme une suite-copie du précédent, sans qu'un morceau n'arrive à ressortir afin que l'on s'y accroche. Et les clips des titres extraits alors montrent la belle Muriel Moreno nimbée de mysticisme en se prenant pour Wonder Woman ou Catwoman, sans oublier Daniel Chenevez et ses postures de gourou taciturne. C'en était gonflant à la longue.
Copie ? Pourtant, il en ressort peut-être plus de nuances de soul, de psychédélisme ("Un Million D'Années"), d'un peu de funk et de gospel ("La Fin Des Étoiles"). Le hard rock est toujours présent avec "Je Suis De Retour" qui ouvre le disque et "Le Prochain Paiera Pour Les Autres". Les cuivres ammènent des enluminures explosives, bien ou mal placées ici ou là. La ballade acoustique, "Les Sapins", termine joliment ce quatrième et ultime album contenant des canevas musicaux plus ou moins de mauvais goûts qui ne facilitent pas une meilleure réhabilitation.
Le succès moins important qu'a amené La Vérité sonnera la fin de Niagara, ou, du moins, en sera l'une des causes, les rumeurs d'une mésentente mutuelle s'étant faites entendre. Le cœur n'y était peut-être plus aussi.