Alain Souchon est l'un de mes artistes favoris. D'une part il écrit ses textes, ce que j'apprécie fort, et d'autre part il les interprète avec talent. Enfin, il laisse concevoir certains de ses arrangements, très appropriés, à un autre auteur de grand talent, Laurent Voulzy. Monsieur Souchon n'est cependant pas en reste pour concocter lui-même certaines musiques excellentes.
Dans cet album, "la vie Théodore", on retrouve la patte immédiatement reconnaissable de l'artiste. Cette voix indolente et doucereuse qui susurre de la poésie entre les mots, eux-même source d'évasion depuis les résonances de nos pavillons enchantés. Une sorte de spleen se dégage à l'écoute des textes qui composent l'ensemble.
Ce n'est cependant à mon goût pas son meilleur recueil car l'appréciation (tout à personnelle j'en conviens) que j'ai des divers morceaux est extrêmement variable. Cela va du moyen "putain ça penche" que je n'aime pas vraiment pour cause de ce ton saccadé et de l'apparente pauvreté du texte (une succession de marques martelées au son d'une batterie), en passant par des textes planants ("bonjour tristesse", "la vie Théodore", ce dernier baignant dans un divin duo piano-hautbois) ou plus sautillant (comme le primesautier "j'aimais mieux quand c'était toi") jusqu'au très profond (et spirituel ?) "et si il n'y a personne" qui me colle des frissons à chaque nouvelle écoute.
On pourra reconnaître à l'auteur une réelle unité dans son album et la garantie, pour ceux qui aiment son style rêveur et sa voix légère, d'une immersion profonde dans cet univers onirique.
Au final, un bien bel album, constitué de jolis textes (pas ses meilleurs non plus même si l'on trouve quelques pépites) et d'une musique globalement assez plaisante qui invite au voyage musical.
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