Lahai par AleksWTFRU

Il n'avait suffi que d'un Process pour que Sampha confirme tout le bien pensé de lui jusqu'ici, un disque au spleen solaire auréolé du prestigieux Mercury Prize. C'est peu dire que la suite se faisait attendre et que sept ans n'est pas un dosage prescrit pour l'impatience.

Mais comme sa musique, le britannique se fait aussi précieux par ses silences, ses suspensions que par ses fulgurances (l'un des meilleurs morceaux du dernier Kendrick).

Lahai vient rappeler tout ceci et remet directement l'église au centre du village. On retrouve la même minutie, le même minimalisme, cette même voix merveilleusement éraillée pour donner une définition assez limpide de ce qu'est être soul.

Pas besoin d'envolées de cuivre, on peut prendre un piano, des drums discrets mais efficaces - on peut se languir qu'ils arrivent souvent pendant "le générique de fin", seulement c'est si bien construit que ça coule tout seul - et transpercer l'âme tout pareil.

Même en allant chercher le hitmaker El Guincho pour l'épauler à la production, rien n'est galvaudé, ce dernier venant mettre un peu de pastel (l'excellent Only) sur la teinte électronique si caractéristique du bonhomme.

Cette suite est le prolongement espéré et réussi de son prédécesseur, s'inscrit dans le même patrimoine génétique musical et couronne ce garçon au talent immense.