Le Cri du papillon par Miroir-rioriM
Un album assez inégal d'un artiste qui s'avère plutôt intéressant, voir prometteur d'après sa démarche et ce qu'il produit déjà ( affirmation en l'air de ma part vu que je n'ai pas encore écouté son dernier de 2011 ).
James Delleck est un rappeur à l'univers plutôt onirique ou fantasmagorique, ce qui assez rare.
(à noter que je me fiche un peu du "flow" et d'autres trucs de ce genre auxquels les vrais amateurs de rap feront attention... )
Après un morceau plutôt bon, purement musical, sur une chrysalide qui s'ouvre, on commence avec un Chaman, morceau un peu léger qui inspire plutôt bien, donne le ton et la pêche; mais n'est pas extraordinaire.
Suit le Profil Psychologique, dont je n'aime pas trop l'univers, qui n'est pas génial au niveau des paroles hormis le refrain mais qui a un gros potentiel "émotionnel" et qui touche juste.
Le Réverbère, plus travaillé sur les paroles, est toujours aussi juste et, si on se laisse emporter, est touchant.
Gerard de Roubaix est un délire qui est bien mené, même si ça reste un délire, justement.
Globalement, on retrouve les mêmes qualités et défauts dans L'Amour, L'étranger et 15 ans : Univers, fond instrumental et ton corrects à talentueux, mais un manque du côté de la musicalité et de la complexité des paroles ( qui restent tout de même plus développés et originaux qu'une grosse majorité du Rap )
La carotte sauvage est un morceau instrumental sans grand intérêt à mes yeux.
Le Titty Twister est un peu un Chaman Bis.
Sonate pour une gouttelette est d'un côté poétique à la première écoute, de l'autre manque un peu de crédibilité aux écoutes suivantes, avec du recul.
On repasse sur Personne et J'ai appris, qui s'inscrivent dans le même esprit que l'Amour ..etc. .
Ainsi soit-il est une sorte d'égotrip, donc inutile et à oublier.
Même si il manque un gros travail sur les paroles, le ton est juste, l'univers développé est agréable, le bruitage est travaillé, le côté instrumental électronique est de très bonne qualité, et original et la recherche artistique va plutôt dans le bon sens, bien que ce soit loin d'être abouti.
De toute façon, toute bouffée d'air qui élargit l'horizon du rap est bonne à prendre.
Toutefois, on pourrait facilement glisser dans le côté bouse pop, donc il faut voir comment James Delleck évolue.
Un "7". Pris tout seul, ça mériterait, honnêtement, un 6, mais en comparaison avec ce qui se fait dans le rap, et par encouragement, j'ai rajouté un point.