La sensation du mois. Camille et ses minauderies. On avait Björk, on dirait Björk, débarrassée de toutes ses béquilles électro. Par contre le chœur est resté, il est tout le temps là. Les voix, la beat-box, les bruitages vocaux en tout genre, le jeu de question-réponses, la percussion vocale. Le bourdon est le fil conducteur de l’album. Le gros insecte, le truc qui fait : Ouuuhhhhh….et qu’on entend tout au long du disque. C’est le bourdon. Il est là, tout comme un fil. Le Fil. Mais…un concept ça reste un concept, et ça peu laisser froid, si l’artiste caché derrière ne donne pas du contenu, au concept. Là, j’avoue que je suis perplexe. Il sert ce truc ? A quoi ? A rien. Et il est ennuyeux à un moment, il bouffe les compos, attire l’attention sur l’effet, le gros insecte, le bourdon. Pour ne rien arranger, c’est assez dans le genre, morceaux à la carte, un peu comme sur un premier album, même si c’est pas mauvais. On a : Assise, une belle ritournelle ternaire. On dirait un vieux chant révolutionnaire, un truc sympa qui fait penser à Gavroche, ressorti d’une comédie musicale à la mode. Baby Carni Bird, ballade pop très classique, très anglo-saxon dans son groove. Pourvu Que l’Amour Ne Me Quitte, la chanson française pour amateur de variété française. Pâle Septembre, la chanson triste, aussi triste que le titre, triste. Et la petite Janine qui vient de temps en temps pour nous narguer : Pourquoi tu m’appelles ceci, alors que je suis cela ? Pourquoi tu m’appelles François, alors que je suis Hollande ? Pourquoi tu m’appelles Sonia, alors que j’m’appelle Solange ? J’en passe et des meilleures…On va où avec tout ça ? Les chansons sont jolies à défaut d’être excellentes, et ne laissent pas forcement une empreinte mémorable dans l’esprit. Les voix ont beau être mises en avant, comme elles n’ont rien d’extraordinaire non plus, ça passe. Rythmiquement ça va, à peu près, et harmoniquement, c’est tout à fait banal. Quitte à utiliser des voix, il faut pour qu’elles soient réellement là, faire un maximum d’effet, avec un max chatoiement, de couleurs. Pas que pour faire les percussions. Où je n’en vois pas l’intérêt. Et le bourdon…mmmuuuuooouuuhh…ce bourdon est chiant à la fin !
Premier effort, je crois, pas mauvais, mais juste moyen. Avec le morceau qui attrapera tous les cœurs : Prendre Ta Douleur. Minimal et plein d’émotion, dommage que cette émotion, que l’on devine sur tout l’ensemble, elle survole, ne fait que survoler. La beauté issu des morceaux, reste très confortable, formelle, trop formatés pop ces chansons, pour que les voix s’épanouissent réellement. Certains de ces morceaux sont là pour faire joli, ça s’entend clairement. Janine par çi, par là…Donc on a un album hétéroclite, ce qui n’est pas nécessairement une qualité. Passons... Camille s’amuse, Janine aussi.