Ils sont où les hippopotames ?
Premier album solo d'Oldelaf après le départ de Monsieur D, on assiste à un changement de ton. S'il y a toujours un fonds de déconne, c'est surtout le côté mélancolique de l'ensemble qui marque.
Ce qui frappe à la première écoute c'est d'abord le sentiment qu'aucun morceau ne se ressemble. A une époque ou beaucoup d'album resserve sans arrêt la même soupe, chaque morceau à ici une vraie identité musicale. Si les compositions ne sont jamais très recherchées, il y a un vrai travail pour mettre en valeur un instrument différent sur chaque piste de sorte que l'auditeur n'a jamais l'impression d'entendre la même chose. C'est ensuite la voix d'Oldelaf : propre, claire, là aussi ça fait du bien. Et enfin c'est le nombre de chansons anecdotiques.
Car si l'ensemble est agréable à l'oreille, pas grand chose ne surnage. Si vous recherchez des morceaux vraiment axée déconne dans la veine de l'ancien duo, passez votre chemin, il ne subsiste que " J'ai chaud " qui manque d'un petit quelque-chose pour convaincre et " La jardinière de légume " qui ne fonctionne pas ( mauvais sujet ? ).
L'album enchaine des titres insignifiant ( "couselles sur mer " " danse " " Nancy " ) avec des titres sympa mais pas transcendant ( " sparadrap " " Vendredi " " les filles qui s'appellent Valérie " ), le tout sur des textes ou persistent une pointe d'humour mais qui se rapproche de la chanson française basique.
Alors pourquoi 7 ? Parce qu'il reste quelque pistes pour rappeler qu'OLDELAF sait faire de bonnes chansons :
Tout d'abord, la chanson titre : " Le monde est beau ". Un morceau efficace dont le refrain reste à trotter dans la tête et dont le texte fait mouche.
Puis, la " tristitude ". Si le principe rappel beaucoup le " Seul et célibataire " des Fatals Picards, la chanson est bien inspirée et arrive à aller chercher les vannes les plus décomplexées de l'album ( La tristitude c'est quand ton frère siamois t'apprends qu'il à le sida... ). Efficace.
Viennent ensuite " Les mains froides ". Une vraie jolie chanson.
Et l'album se clôture sur " Le testament ", le morceau qui marie le mieux le côté humour ( dans le texte ) et la mélancolie ( dans le thème ).
Quatre pistes vraiment emballantes sur douze, ce n'est pas énorme mais le reste n'est pas honteux, je regrette juste le manque du petit grain de folie des albums précédents.
Reste à voir comment cet album passera sa véritable épreuve, celle du live, la grosse spécialité d'Oldelaf.
Un album sympathique qui ne manquera pas de décevoir les fans de grosse déconne franchouillarde et dont l'appréciation doit grandement dépendre de l'état d'esprit de l'auditeur, personnellement j'ai quand même bien accroché à cet opus malgré son côté perfectible.