Leather Jackets
4.9
Leather Jackets

Album de Elton John (1986)

« Proche du désastre absolu » (Elton John)

« Victim of Love » en 79 avait montré un Elton disco assez calamiteux, séparé de son parolier et ami Bernie Taupin mais ce « Leather Jackets » de 86 peut lui aussi prétendre au titre de « pire album d’Elton ». Lui-même le considère comme l’album qu’il aime le moins, servant surtout à achever son contrat avec Geffen, sans inspiration et sans promotion, cet album a été un échec total, un truc bâclé. On peut le voir comme la fin d’un cycle d’une dizaine d’années où Elton s’était enfoncé dans les addictions, la dépression, des caprices de diva ridicules et irritants, l’échec de son mariage avec Renata Blauel épousée en 84, sa voix qui se dégrade…Et à raison pratiquement d’un album par an, les années 80 l’ont vu peu à peu sombrer dans une médiocrité extrême, le fond est touché en 86. La collaboration artistique entre Elton et son alter ego Bernie Taupin semblait se détériorer, fournissant pour cet album quelques-uns des morceaux les moins mémorables qu’ils aient pu produire. Elton sonne ici très fatigué, épuisé, au bord de la rupture (et elle aurait pu survenir s’il ne s’était pas repris en mains et n’avait pas fait le ménage dans sa vie). On a donc ici des mélodies médiocres et peu inspirées, le duo avec Cher (« Don’t trust that woman ») fait un flop, ne mettant en valeur aucune des 2 stars. Quant à la ballade insipide « Slow Rivers » c’est un duo avec Cliff Richard qui est oubliée à peine écoutée…La production est tout du long bien trop synthétique pour susciter la moindre émotion. Quant à "Angeline", le dernier titre enlevé du disque, Roger Taylor et John Deacon de Queen y sont invités, mais soyons honnête, n'importe quelle section rythmique aurait pu faire l'affaire. Le constat est sans appel : aucun de ces titres n’a atteint le Top 40 que ce soit en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis, ce qui ne lui était pas arrivé depuis « Tumbleweed Connection » (pourtant d’un tout autre niveau). En 2001, Elton très lucide, avait affirmé que «Heartache all over the world » était la « pire chose qu’il avait écrite », une chanson « assez négligeable » selon lui ; à l’image de tout l’album, non ? Rappelons juste qu’on parle de l’artiste qui dans les années 70 avait sorti des chefs d’œuvre comme « Madman across the water », « Goodbye Yellow Brick Road » ou encore «, Captain Fantastic and the Brown Dirt Cowboy ». S’il s’était arrêté là, on pourrait être attristé, l’artiste se retrouvant visiblement dans une impasse. Mais il allait réussir à faire le tri dans sa vie, entamer une longue désintoxication et assumer son homosexualité. Une nouvelle vie (et une nouvelle carrière) se profilait devant lui, plus apaisée et constellée à nouveau de tubes dans les années 90. Mais c’est vrai qu’en 1986, à l’écoute de cet album, ça n’avait rien d’évident…

JOE-ROBERTS
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le 23 sept. 2024

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