Les Ramones montent en gamme dans les crédits alloués à la production de ce second album urgent, écrit dans la foulée du premier. Quelques milliers de dollars pour boucler le successeur du mythique premier du nom qui avait pour lui l'originalité d'assumer sa débilité derrière des harmonies étonnamment pop.
Les Ramones quittent le studio et partent en tournée pour des concerts violents et deviennent biographes de la première partie de leur existence : certains titres sont dédiés à des personnes bien particulières (une petite amie dangereuse adepte du tesson de bouteille par exemple) et reprennent des sonorités et rythmiques calquées sur le premier album, teintées d'un je-ne-sais-quoi de Beach Boys supplémentaire. On y cause de la jeunesse débile avec Gimme Gimme Shock Treatment et tout plein d'amour avec I Remember You qui aurait pu figurer sur l'un des quatre premiers Beatles.
On y écrit mieux, on y chante sans doute un peu mieux aussi, on tronçonne moins sa six cordes, ce qui fait gagner à Leave Home une jolie structure d'ensemble pour lui faire perdre un peu de son urgence. Oh Oh I Love Her So Oh Oh.