Voici les différents comptes-rendus des membres du "Salon où l'on ose" sur cet album sélectionné par Æterna pour illustrer le thème "(((vibrations))) : les musiques physiques"
https://www.senscritique.com/liste/LE_SALON_OU_L_ON_OSE_Liste_participative_n_1_vibrations_les/1804858
Alors là on se rapproche fort de ma définition de musique physique... On est même dans la musique TREPALIUM, du titre jusque dans la sonorité. Une torture ! Expérience sonique, sonore, comme le noise sait si bien y faire. Niveau accessibilité, par contre, on entre dans l'extrémisme mélomaniaque.
(Fortynine Days)
Des sons à la limite de l'audible, continuellement sous tension, une expérience physique qui pourra se rapprocher de la torture pour certains ... mais qui ravira les amateurs de bruitisme.
(PiotrAakoun)
Voila à chaud, cet album je le ressens aussi terrifiant et douloureux que jouissif, il me fait partir dans une douloureuse transe tandis qu'on sent notre cerveau fondre, j'ai autant envie de danser que je redoute le prochain coup de saxophone qui résonne dans tout mon corps. Du moins jusqu'à un certains point avant que le moment de non retour dans l'horreur ne soit atteint et où le corps se glace jusqu’à la dernière seconde, et enfin on respire à nouveau.
C'est clairement une musique physique j'imagine même pas ce que ça donnerai en live.
(Æterna)
A mon sens, la musique physique dans ce qu'elle a de plus violent. Un album grinçant, irritant et menaçant. On peut clairement parler d'expérience ici, à la fois sensorielle et émotionnelle, on est trimballé dans tous les sens sans ménagement. Pour peu qu'on rentre véritablement dedans, je pense que cette album peut réellement être très violent physiquement. Sa nous casse les genoux, nous troue les tympans et nous tord le coup.
(EnterTheLove)
Grosse sensation physique. Comme l'impression d'être debout sur Pangée au moment où tout se sépare. Incroyable puissance tellurique de la guitare et de la batterie. On est à l'aube des temps. Tout bouillonne. Et puis d'un coup la voix. Arrivée de la vie, brutale, balbutiante, acharnée, déchirante, fragile mais tenace. On a l'impression d'assister à la naissance du bruit, en même temps qu'à son crépuscule. Alors, ça vibre, ça crépite, ça sursaute et ça crève. Sublime!
(RunningJack)
Le titre fait référence à la torture en Chine (je me doutais que ce n'était pas aux dernières vacances de John Zorn à Tahiti). Si l'on avait pas compris, le cri primal du milieu est là pour nous le rappeler, moment de douleur mais aussi de relâchement (après tant de tension, il faut à un moment que le cri sorte). Musique terrienne s'il en est (la batterie lourde) mais aussi de feu (la guitare en fusion). Pourtant, L'expérimentation du morceau ne vient finalement pas de la musique en soi (ou des différents éléments qui la composent) mais du format : là où cela ne pourrait être qu'une intro ou un outro en roue libre pour un titre de métalleux, le temps s'étire, s'étire et le morceau s'épanche sur 30' : l'approche est finalement jazz (avec une part évidente d'improvisation) sur une palette rock/métal - c'est ce qui fait l'originalité du Naked City. C'est intéressant en soi, comme un intense va et vient entre la maitrise et la dérive, les musiciens eux-mêmes se laissent emporter par le fil électrique de leur musique. Si vibration il y a, elle est là.
Là, encore, - et ceci n'est qu'une petite aparté - je préfère tout de même un Diamond Sea de Sonic Youth car à la longue trainée bruitiste de la fin (en gros 17') a précédé un vrai morceau rock à la mélodie aussi bancale que bouleversante ; l'intéressant, pour moi, c'est justement cette longue dérive de la narration à l'abstraction. Ou encore le post-rock d'un Godspeed qui propose au sein d'un même morceau, différentes ambiances/ruptures comme dans We drift like a worried fire (sur Alleluyah! Don’t bend! Ascend!). Naked city est un monolithe en fusion.
(denizor)
La liste complète ici : https://www.senscritique.com/liste/LE_SALON_OU_L_ON_OSE_Liste_participative_n_1/1804858