Je suis la personne la plus mal placée pour vous dire tout le bien que je pense du nouvel album de Vincent Delerm. Je ne pourrai pas être objectif, je suis un fan absolu du chanteur. J'ai tous ses disques (même celui enregistré en ouzbek et acheté une fortune à un mafieux russe), vu tous ses spectacles dans un état proche de l'extase et usé tous ces CD et DVD à force de passages intenses les soirs de déprime, Delerm étant pour moi un substitut au Prozac.
Depuis dimanche soir (oui, I tunes l'avait déjà mis en vente quelques heures avant sa sortie officielle, le fan que je suis ayant passé sa soirée le nez collé sur l'écran de l'ordinateur à guetter le moment où le curseur "précommander" allait passer à "acheter".),casque collé aux oreilles , je m'imprègne de ces "amants parallèles".
Que dire qui n'a pas été dit ailleurs ( Vous aurez remarqué qu"après la semaine Daho, c'est maintenant la semaine Delerm dans les médias ) ? Oui, c'est très cinématographique, très littéraire aussi. Les chansons, parfois parlées, jouées même, (Ah la belle voix de Rosemary Standley du groupe Moriarty!) racontent une histoire d"amour de la rencontre jusqu'à la séparation. C'est intime mais pudique. Un sentiment d'universalité enveloppent ces paroles remarquablement écrites. Les mélodies sont très "Delerm" et rappellent les compositions douces ou nostalgiques de ces précédents albums. Nous sommes en terrain connu mais avec du nouveau. La voix, toujours bien reconnaissable, est maintenant plus posée, plus professionnelle, plus douce aussi. Les textes sont toujours tournés vers ces petits moments de vie, délicats et simples, mais ont été quasi expurgés de ce name dropping qui a fait sa renommée ainsi que de cet humour gentiment moqueur. Mais ce qui donne à l'ensemble un charme fou, c'est l'emballage musical. Les percussions, les cordes, les basses sont issues uniquement de pianos, certains étant ce qu'on appelle "préparés". Cela donne des sonorités à la fois planantes et mécaniques, comme un mix de Yann Tiersen et du Chapelier fou.
Je suis tellement emballé par le disque, que cet après-midi, j'ai tenté une expérience extrême : le faire écouter à un ami qui a horreur de Vincent Delerm (oui, Delerm agace pas mal de monde), vous savez ce genre de personne qui n'écoute que du rock pointu, issu des bas fonds de Liverpool ou de Toronto.
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