Je citerai le membre de Sens Critique, Tonton_Paso : "Christophe c'est un peu le Georges Miller de la pop française. À 70 balais il te fout la honte à la quasi-totalité de la production contemporaine". En effet, Christine and The Queens a du bien être surprise par son idole... Si depuis "Les Paradis Perdus", la formule n'a pas vraiment changé, la production elle, s'est adaptée en fonction de l'époque où les albums sont sortis. Et là, en 2016, cette production prend des allures de blockbuster réussi, venant pourtant du vétéran Christophe. Il joue ici avec les codes de ce qui fonctionne dans la musique électro, aussi bien du mainstream que de la culture indépendante, du dubstep au minimalisme drill, et en travaillant ses sons avec minutie à la seconde près, te sort un des albums les plus innovants et perspicaces de l'électro française sortis ces dernières années. Un message adressé à tout les gamins qui débutent : bossez, bordel !
Le style intemporel du bonhomme et son talent se perpétuent plus de cinquante ans après ses débuts, il lui suffit de quelques mots banals et candides pour poser sa mélancolie, que quelques mélodies presque déjà-entendues pour reconnaître notre amoureux transi. Des guests, des amis de toujours derrière lui (de Jean-Michel Jarre à Boris Bergman pour les sons, de Alan Vega à Anna Mouglalis pour les voix) apportent leur savoir-faire pour compléter ce travail d’orfèvrerie musical, offrant un voyage complet dans la modernité, tout comme dans le passé auquel tout nous renvoie. Des atmosphères lumineuses, des beats mécaniques, des vagues d'étrangetés sonores, des bruits qui résonnent, des mots doux et bleus, une voix belle et fragile... c'est beau ce qui se dégage putain ! Ça lancine, ça vacille de piste en piste... les vestiges du chaos...
Sorti le même jour, c'est pourtant le nouveau Renaud que les français ont choisi de retenir... alors que sans avoir autant travaillé dessus, les paroles de Christophe sonnent moins ridicules et forcés... à force de trop écouter les médias, on en oublie les véritables artistes qui évoluent dans l'ombre, qui font de la musique et non du biz. Christophe n'a plus rien à perdre, sa carrière est derrière, il est donc totalement libre et profite de cette liberté pour faire ce qu'il veut. Son "Vestiges du Chaos" est un énième sommet artistique, avec ses petites charmantes imperfections et m'a donné envie de me mettre sérieusement à sa discographie ; je m'y attèlerais dès cet été.
https://www.facebook.com/strangears/