Pop Française cherche étendard
Après avoir sorti un très bon premier EP l’année dernière, Lescop a connu une ascension fulgurante et tout ça grâce à une chanson. La forêt, un magnifique single aussi noir que dansant qui rappelait toute la scène New-Wave et pop Française des années 80. Après ce mini succès, une véritable attente s’est créée autour de son premier album enfin disponible. Lescop allait il réussir à se positionner comme fer de lance d’une pop française de qualité et pleine d’envie, provoquer un peu d’engouement dans un pays où le rock et la pop (de qualité) peinent à se faire entendre ? Surtout, allait il transformer ce buzz en un premier essai réussi? Sauver le marché du disque et relancer la consommation dans notre pays ? Malgré la couverture médiatique, Lescop n’est clairement pas le messie tant attendu. Reste un album correct.
La principale qualité du disque est d’être dans la lignée de la forêt. Tout au long de l’album, on retrouve cette ambiance froide et sombre qui nous avait charmé à ses débuts. Lescop nous ballade dans des textes imagés, il nous envoie aux quatre coins du monde (Paris s’endort, Los Angeles, Ljubljana…) pour nous parler de ses histoires d’amours déchues. Souvent, il suffit de fermer les yeux pour que le film commence, on se retrouve alors dans un club gay conté dans Tokyo, la nuit ou aux côtés de cette fille de rêve dans Slow Disco.
Pourtant, le disque ne marche qu’à moitié. Si on s’y attendait un peu, les chansons connues restent les meilleures même si l’on apprécie certains titres qui tirent eux aussi leur épingle du jeu (La nuit Américaine, Los Angeles et Slow Disco). A côté, certaines compositions laissent à désirer comme un rêve, une chanson plus nerveuse que la moyenne mais qui ne marche tout simplement pas et puis bon… C’est en Français, il va bien falloir mentionner les paroles…. Disons qu’on n’est pas face un grand auteur. On est loin d’un Biolay, Marchet ou Jean Felzine (ce dernier participant lui aussi au renouveau du rock Français avec Mustang) pour ne prendre que les plus talentueux. Comme ses mélodies, les textes ne marchent tout simplement pas et les écoutes répétées finissent par faire sourire. On n’a rien contre les rimes mais à en abuser comme il le fait, on finit par penser à Tranxen 200, un groupe fictif des inconnus aux paroles incroyablement compliquées. Sans le vouloir, Lescop tombe dans les mêmes travers que ces groupes dont se moquent les humoristes! Sa voix monotone, presque robotique, n’aide pas à se défaire du parallèle.
Lescop signe un premier essai sympathique mais loin d’être mémorable. Sauvé par quelques chansons fortes, on aura oublié ce disque parfois usant d’ici quelques mois. On espère qu’Aline, La Femme ou encore Granville nous proposerons des disques plus marquants à moins que l’on doit se « contenter » de Mustang, un exemple à suivre pour tous ces jeunes groupes (oui j’aime Mustang).