Ce coffret de 12 CD est l’occasion de plonger dans l’œuvre d’un chanteur à part, en 11 albums allant de 1979, son 2e « Roulette Russe », au tout dernier, « Bleu Pétrole » en 2008 (un an avant sa mort). Un artiste vraiment hors-norme et j’avoue que j’ai mis du temps à entrer dans ses chansons et ses albums. Bashung, c’est d’abord une voix, nasillarde, un peu traînante, faite pour le blues (qui était une de ses sources d’inspiration) comme le rock anglo-saxon des fifties et sixties dont il était friand. Et des jeux de mots quasiment constants dans ses paroles (« Gaby oh Gaby »…). Une fois entré dans son univers, je ne pouvais plus m’en passer et aujourd’hui encore, je réécoute ces albums régulièrement, en particulier la « triplette magnifique « Osez Joséphine », « Chatterton » et « Fantaisie militaire » : la complicité avec Jean Fauque qui explose sur ces 3 albums, les musiciens fabuleux qui ont joué dessus (Sonny Landreth, Marc Ribot et même Link Wray aux guitares !!! Quand même waouh !) et des chansons magiques comme « Osez Joséphine », « La nuit je mens » (grandiose, une de mes préférées), « Ma petite entreprise », « Madame Rêve » ou (moins connues) « L’apiculteur » et « A Ostende ». L’alliance entre les mots de Fauque et les musiques de Bashung a débuté sur « Novice » en 89 mais c’était en réalité bien plus un travail à 4 mains, Fauque ayant avoué : « Bashung torturait mes textes et c’était magique ! ». Le résultat est exceptionnel, Bashung a réussi à allier réussite commerciale et haute exigence artistique (ça n’est pas si fréquent), donnant des concerts exceptionnels. Alors, attention, ça n’est pas une compilation avec ses plus grands succès, même si la plupart sont là, il n’y a pas « SOS Amor » par exemple (d’excellentes compilations de Bashung, il en existe plusieurs). Ici, il s’agit de plonger dans un univers d’une grande richesse, nourri de multiples influences, allant du classique rock à la chanson francophone. Et justement sur le CD bonus qui a été ajouté, on retrouve de nombreuses reprises, en studio ou en concert dont « That’s all right mama », « Avec le temps », « Bruxelles », « Le Sud », « Hey Joe »…et parfois en duo, c’est le cas avec M pour « What’s in a bird » et « Panique Mécanique » avec Dionysos (qu’on peut inscrire parmi ses héritiers). Un immense artiste qui est resté passionnant jusqu’à la fin, alors qu’il était gravement malade, il s’est battu jusqu’au bout pour interpréter ses chansons.

JOE-ROBERTS
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le 16 sept. 2024

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