Et AC/DC fût.
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le 30 oct. 2013
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Je me souviens que cet album est un des 1ers AC/DC que j’ai écoutés quand j’étais au lycée et ce qui m’avait bluffé, c’était le son ! L’album commençait et tout de suite, on entendait les enceintes ronfler, même sur le CD et puis les guitares cracher, le volume poussé à fond dans le studio on le devine. Waouh, en cette année 77, on était loin du rock FM et du son lissé qui allait devenir la norme (c’était l’année de « Rumours » de Fleetwood Mac par exemple…). Ici, on en est à des années-lumière et le groupe des frères Young nous sort un de ses meilleurs albums. Pour leur 4e album, Angus et Malcolm, suivis par leur frangin producteur-manager George, sont en colère, très en colère contre leur maison de disques aux États-Unis, Atlantic, qui ne croyait pas du tout à leur album précédent « Dirty Deeds done dirt cheap » et qui en a sabordé la promotion. Tout ce beau monde entre très vite à nouveau en studio en étant passablement furieux, comme une sensation d’être assiégé ou pris au piège (c’est ainsi que Mark Evans, alors bassiste du groupe, a décrit leur état d’esprit). Et ce « Let there be rock » va être la réponse d’AC/DC aux magnats de chez Atlantic, la meilleure possible : enregistré en direct dans une seule pièce, volume à fond, proche du larsen, l’énergie crépite dans les haut-parleurs dans des morceaux comme « Overdose » et « Bad Boy Boogie ». Un son donnant une ambiance au final assez menaçante et grinçante. Leur objectif ? Prouver simplement que Atlantic avait tort. D’où ce disque « direct dans les dents » ou un coup de pied placé à un endroit stratégique ! L’album partait de cette voix unique, celle de Bon Scott, éraillée à cause de ses excès de plus en plus lourds à porter, sur « Go Down » d’abord qui parlait d’une véritable amie du nom de Ruby. L’album demeurait haletant jusqu’à la frénésie de « Whole Lotta Rosie » qui parlait d’une autre amie du chanteur, elle aussi sachant comment le détendre. Mais cette dernière chanson a eu du mal à se mettre en place, elle ne fonctionnait tout simplement pas au début et il a fallu au groupe une semaine de travail pour y arriver. « Let there be rock » ne lâchait rien tout au long de ses 8 titres, pas de tromperie sur la marchandise : c’était un album gavé de sang, de colère et de crachats mais aussi d’humour, sur fond de bière, de whisky et de cigarettes. « Hell ain’t a bad place to be » en est le témoin parfait, une ode aux plaisirs défendus et aux abus, un peu l’équivalent du « Brown Sugar » d’AC/DC. Quant à la chanson titre, c’est un hommage sincère à leurs origines et à leurs racines. Contrairement aux punks qui voulaient faire en 77 table rase du passé, AC/DC sait tout ce qu’il doit à ses glorieux aînés, à commencer par les bluesmen et le rappelle dans cette chanson qui commence en 1955. Le groupe signait là son 1er vrai chef d’œuvre, un album sans aucun gras, ni une seconde de trop, un album qui transpire la sueur et l’urgence, encore presque 40 ans après sa sortie. Mais ça n’était pas son dernier.
Créée
le 16 sept. 2024
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