La FM qu'on aime
Bon, ça fait longtemps qu'il faut que ça sorte et ça sort maintenant. Je déteste tout dénigrement de ce disque. et ce pour une bonne raison, la première face. Alors c'est facile de dire que gna gna...
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le 17 janv. 2022
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4
Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio.
Numéro 14 : Let's Dance
1983, l'année où tout bascula dans la carrière de Bowie. Pour le meilleur et pour le pire. Celui qui est considéré comme l'un des artistes majeurs des années 70, décennie ô combien estimée par tant de mélomanes, le chanteur va rejoindre les forces du mal et pactiser avec le commercial. Grâce à cela, il aura un succès qu'il n'avait jamais eu avant. Le prix à payer? Un désamour d'une partie de ses appréciateurs de longue date et des critiques assassines. Seulement, et cela est parfois oublié, ces effets n'auront lieu surtout qu'après la sortie des albums suivants Let's Dance et pas ce dernier. Cet album, au-delà de son très grand succès commercial, avait été plutôt bien reçu par tout le monde à sa sortie, presse comme public. C'est plutôt l'impact négatif qu'aura le succès du disque qui est critiqué mais il n'est alors plus question de la qualité du projet en soit. Un album qui ouvre une nouvelle ère, où Bowie ne jouera plus d'instruments, collaborera avec le producteur Nile Rodgers et lissera totalement son image, devenant une vedette d'une envergure (bien) plus importante encore que ce qu'il n'était jusqu'ici. Maintenant que le décor est planté, musique.
L'album commence avec le si merveilleusement énergique et rythmé "Modern Love". Le I'm Still Standing de Bowie, dont sa chanson n'a rien à envier en terme d'efficacité à celle d'Elton John, sortie la même année. L'album commence donc de forte bien manière et ce n'est pas le prochain titre qui va stopper la dynamique. "China Girl", titre qui nous vient originellement du tandem Iggy Pop/David Bowie pour l'album The Idiot est ici reprise et est totalement métamorphosée pour parfaitement coller à ce qu'est jusqu'ici un projet ô combien entraînant. Bien que la version d'origine est sublime, il m'est impossible de choisir laquelle je préfère tant le pari de Bowie est réussi. L'une de ses plus belles reprises, à n'en pas douter. La fête ne fait que commencer puisque c'est au moment du titre éponyme de briller de milles feux. Peut-être le morceau représentant le plus les paillettes dans la discographie du chanteur, bien que ce ne soit pas mon morceau préféré de l'artiste dans ce genre là. De n'avoir jamais été dans une boîte de nuit ou une soirée avec cette chanson en fond pour être reprise en cœur par ceux qui s'y trouvent et peut-être ce qui me manque pour avoir une approche plus directe avec ce fameux "Let's Dance" qui avec le temps m'aura tout de même conquis. À un degré moindre que les deux précédents, mais conquis tout de même. Une première partie d'album éclatante, et n'ayons pas peur de le dire, marquante. Le coeur de l'album l'est moins mais pour autant il serait sévère de parler de ventre mou, "Without You" remplit plus que bien son rôle et fait redescendre le rythme. "Ricochet" aura lui la responsabilité d'être dans la continuité mais aussi de redynamité le projet et le fait de manière plutôt timide, étant dans un entre deux qui ne lui sied pas totalement. Si l'album aurait pu doucement mais sûrement s'engouffrer dans une sorte de creux, il n'en sera rien. En effet, l'excellente reprise de "Criminal World", originellement du groupe Metro, est un vrai bonbon, qui devient vite addictif. Comme pour "China Girl", le morceau est parfaitement repensé de sorte à avoir sa place dans l'album de manière évidente. Arrive ensuite "Cat People (Putting Out Fire)", une véritable bombe qui explose en emportant tout dans son passage, Bowie livre ici ce qui est peut-être le refrain le plus marquant de sa décennie des années 80. Une force est une énergie si communicative qui est à l'image de l'album, bien qu'elle soit ici franchement décuplée. Après avoir bougé, dansé voire même couru où que sais-je, "Shake It" repose les choses et conclu l'album de manière plus tranquille mais toujours rythmée et efficace.
Alors oui, si vous avez aimé le Bowie plus heavy de David Bowie/Space Oddity ou The Man Who Sold the World, le plus Glam avec Ziggy Stardust ou Aladdin Sane, en passant par Hunky Dory ou Diamond Dogs, ou bien le Bowie plus avant-garde avec la trilogie berlinoise.. bah là vous aurez quelque chose de différent. Et si vous ne voulez pas quelque chose de différent, alors oui, vous serez déçu. Bien entendu que l'on peut tout à fait ne pas aimer cet album ou le trouver en-dessous du reste fait précédemment, mais force est de reconnaître qu'il réussit ce qu'il entreprend en faisant les choses avec sérieux. Concernant les albums suivants de Bowie durant cette décennie, on pourra y voir soit beaucoup de facilités (les nombreuses reprises de l'album Tonight pour seulement deux titres inédits) soit une errance musicale totalement bancale (avec la production ininspirée et très laborieuse de l'album "Never Let Me Down"). Choses que nous ne trouvons pas sur cet album. Et si nous voulons comparer cet album à ses précédents, Let's Dance a comme ses prédécesseurs le mérite de la cohérence musicale. Concernant le mainstream et la trahison que cela représenterait, la couleur était déjà quelque peu annoncée avec des titres comme "Fame" ou "Fashion" donc le virage n'est pour moi pas si spectaculaire que cela, bien que la direction est plus assumée. Cela dit, je ne veux pas faire de Let's Dance le chef-d'oeuvre qu'il n'est pas. Sur huit titres, trois ne sont pas franchement des grands crus et l'album ne peut s'écouter que dans peu de contextes. Et bien entendu que la couleur musicale de l'album n'est pas celle qui me parle le plus. Pourtant, des albums mainstream comme ça, j'en voudrai un par semaine, ou soyons réalistes, par mois..
Créée
le 21 févr. 2023
Critique lue 17 fois
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