Tout comme leur nom l’indique, le groupe punk de Dublin, Sprints, se veut très dynamique et le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont de l’énergie à revendre. La majorité des morceaux de l’album démarrent souvent calmement, avant d’exploser en une fusion intense de batterie, basse, et guitares énergiques, dominée par la voix et les cris puissants de la chanteuse, Karla Chubb, qui s’est d’ailleurs fait un spécialité des refrains entraînants. L’une des originalité de son chant: utiliser des phrases répétitives afin de créer un effet hypnotique sur l’auditeur.
On notera dans ce registre les très convaincants Heavy, Shaking Their Hands et Adore Adore Adore. Pour autant, Letter to Self contient aussi quelques moments plus calmes, qui témoignent de l’influences de groupes tels que PJ Harvey ou les Pixies, mêlant ainsi à la fois mélodie puissance et dont Can't Get Enough of It est un excellent représentant.
En découle un équilibre entre émotion brute, énergie débridée et, parfois même, de très bons moments durant lesquelles les mélodies de guitare se distinguent dans le bruit ambiant, tandis que Chubb utilise des phrases répétitives pour créer un effet hypnotique.
Le problème, c'est que l'ensemble manque encore beaucoup de personnalité et de réel talent. Prenons Literary Mind, par exemple. L'idée est très bonne et l'on peut clairement ressentir un certain mélange d'influence telles que Siouxsie and the Banshees ou Florence and the Machine. Mais au final, le morceau est assez fade en comparaison et loin d'égaler ses sources d'inspiration. C'est un peu ça, le problème de Letter to Self: l'intention est excellente, certains morceaux pourraient même devenir des références, mais le résultat n'est pas encore suffisamment mature pour y parvenir.
Pour autant, l’écoute reste en elle-même très plaisante et c’est bien là l’important. On attend donc de pied ferme leurs prochaines compositions.
Avec Letter to Self, les Sprints nous offrent tout de même une bien belle façon de débuter l’année.