Liam Gallagher & John Squire : 2024
“On ne fait pas ça pour l’argent ni pour la célébrité. On a déjà tout ça. On fait ça simplement par amour pour cette musique.”
C’est par cette phrase pleine de modestie pondérée qui caractérise bien le sieur Gallagher, qu’il annonce l’ambition de ce nouvel album.
Imaginez donc, pour un enfant des 90´s comme moi ce que cette réunion peut représenter.
D’un côté ,John Squire guitariste mythique du groupe légendaire The Stone Roses.
De l’autre, Liam Gallagher chanteur culte d’un des groupes les plus populaires si ce n’est le plus populaire des années 90 , ai-je besoin de le citer ?
Deux larrons qui ont révolutionné la brit pop en somme. Cette association est limite vu comme une épiphanie pour tout fan de Brit Pop et de la scène Madchester en particulier.
Alors évidemment on va pas se voiler la face. Ici nous n’aurons pas affaire à un album de la trempe de « The Stone Roses » ou de « Definitely Maybe » tout simplement car il est impossible, même avec toute la bonne volonté du monde, de s’approcher ne serait-ce qu’un peu de deux des plus grands albums de l’histoire de la Pop en perfide albion.
Eux même s’y sont essayé avec leurs groupes respectifs à l’époque et n’y sont pas parvenus ( a part Oasis avec What’s the Story… )
Un album « rêve de gosse » pour Liam, tant il a en admiration Squire et son groupe , d’ailleurs il répète souvent à qui mieux mieux que c’est les Stone Roses qui lui ont donné envie de faire de la musique.
Alors il demanda à John de sortir de sa retraite ( il n’avait plus sorti d’album depuis 20 ans et ne se concentrait quasiment plus qu’à son autre passion , la peinture ) il accepta l’invitation donc. Par contre ce qu’il ne savait pas de suite c’est que Gallagher souhaitait que ce soit lui qui compose tout l’album, avec comme seul pré requis de « Foutre de la guitare partout » dont acte.
Comme je disais plus haut , même si ce n’est pas du niveau de leurs débuts respectifs, cet album est déjà nettement meilleur que leurs albums solo respectifs, mais aussi meilleur que le deuxième Stone Roses ou que les derniers Oasis.
Alors évidemment ils n’inventent rien , d’ailleurs ils ne se sont même pas foulés à trouver un nom de groupe pour cette colab et encore moins un nom d’album. Mais pourtant ça marche ! Et même plutôt très bien. Comme demandé par Liam, la guitare de John suinte de partout. Un feeling Bluesy fort présent sur deux trois morceaux, très Hendrixiens dans leur approche. Pour rappeler à ceux qui l’ignoreraient peut être que Squire fut, à l’instar de Johnny Marr, un des guitaristes les plus doués et inventifs de sa génération. Et des morceaux « Brit Pop » supra efficaces avec un Gallagher qu’on sent investi et habité par le projet. 39 minutes compactes où on ne s’ennuie jamais, à défaut de sauter au plafond.
C’est un beau projet « récré » pour les deux, qui sent la sincérité, le minimalisme dans la production et le plaisir simple de jouer des morceaux rock’n roll directs, enjoués. Pour se rappeler au bon souvenir de ce que ces deux bougres on pu représenter il y’a 30 ans. Quand ils avaient 20/25 piges et que moi j’en avais 10 et ecoutait en rotation lourde les premiers Oasis dans le Walkman.
Merci les gars pour cette belle madeleine de Proust.
Cette chronique a été rédigée à chaud/tiede, comme une bonne lager tempéré , les doigts encore gras d’un bon fish and chips gobé en écoutant pour la première fois l’album sur la platoche.
Cheers Lads 🍺