En 1990 sort Liberty, un des premiers albums mal-aimés de Duran Duran, par la critique, les chiffres, par le groupe lui-même qui l'aurait bâclé. Sur la pochette, ils sont cinq (si on met de côté la mannequin), Warren Cuccurullo (entre Nick et Simon) présent depuis Notorious et Sterling Campbell (à l’extrême-droite), depuis la tournée « Big Live Thing » ; les deux prenant part au travail de composition. Et Chris Kimsey, dont le travail de prod’ niveau Rock serait trop long à présenter, est aux manettes… Cela ne suffira pas à sortir Liberty du marasme.
Les deux seuls singles sortis « Violence of Summer » et « Serious » trouvent peu l'adhésion, même dans leur pays d'origine. Et pourtant, je trouve ceux-là et l'ensemble de l'album supérieur à Big Thing qui lui, avait été étrangement défendu par la critique. Je m'explique. Certes, niveau mélodique, c'est aussi peu inspiré que son prédécesseur mais il y a tentative de parer à ça grâce à des gimmicks instrumentaux répétés tout au long de chaque titre ; c'est le motif au piano irrésistible et ensoleillé de « Violence of Summer », celui à la guitare de « Serious », qui monte pour atteindre une discrète beauté… C'est simple, oui, mais ça apporte son charme à une bonne majorité des compos, qui deviendraient vides sans. Quoi que « My Antartica » aurait pu s'en passer, annonciateur des jolies ballades encore à venir. « First Impression » est un autre moment fort, le genre de Rock qui te prend par la main pour aller danser. Et « Downtown », hard-blues expérimental qui ferme l'album fait la liaison stylistique avec le nouveau succès que sera « The Wedding Album » trois ans plus tard.
La bande ne tournera pas pour promouvoir Liberty ; de ce fait et de par la critique assassine, Duran Duran poursuit sa chute dans les charts, au mieux 8ème en Angleterre. Liberty n'est pas un mauvais album, pas plus que Big Thing mais à l'aune d'une nouvelle décennie musicale, le public semble avoir laissé de côté la machine un peu rouillée que sont devenus les ex-New Romantics de Birmingham.