En 1998, Etta sortait ce très bon album et il reste un des meilleurs parmi les derniers qu’elle ait sortis. Elle a eu une vie et une carrière bien sûr, très chaotique, elle avait su revenir, survivre aux coups durs (au 1er sens des termes), les addictions, une santé déclinante et les rendre aussi, jusqu’à la fin, elle nous a quitté en 2012. On se souvient comment elle avait réglé le compte de Beyoncé qui avait interprété son rôle dans le film « Cadillac Records » en 2008 et qui avait ensuite été invitée à chanter « At Last », son grand tube, lors de l’investiture de Barack Obama à la Maison Blanche. Etta s’était plainte que Beyoncé « chantait ma chanson ! », expliquant ensuite que ça n’avait absolument rien de personnel contre la chanteuse mais qu’elle avait été déçue de ne pas y avoir été invitée et l’avoir chantée elle-même. Une femme forte et libre jusqu’au bout. En 98, dans cet album entièrement dédié à des reprises de blues, elle est en famille puisqu’elle est entourée par ses propres fils, Donto et Sametto, respectivement à la batterie et à la basse. Elle nous envoie avec talent « Born under a bad sign » (une profession de foi ?), « Here I am » de Al Green, « Spoonful » de Willie Dixon, qui signe aussi "Hoochie Coochie Gal". Ma préférée là-dedans est sans doute le "Inner City Blues (Make Me Wanna Holler)" de Marvin Gaye, magistralement interprété et qui surprend. Un très bon moment avec une chanteuse exceptionnelle, qui mettait ses tripes sur la table à chaque morceau, entre blues, rock et rhythm’n’blues. Parfaitement recommandé, après avoir écouté une bonne compilation d’Etta pour ceux et celles qui veulent la découvrir.