Le mode de vie à la sauce Big L
Lamont Coleman, aka Big L, signe là son 1er album, qui sera également son dernier de son vivant puisque son 2è opus 'The Big Picture' est sorti en juillet 2000, soit 1 an et demi après sa mort.
'Lifestylez ov da Poor & Dangerous' sort donc au printemps 95 sur le gros label Columbia (seul Nas si ma mémoire est bonne, avait été endorsé par ce label pour son 1er album 'Illmatic' en 1994).
Rare pour être signalé dans le monde du hip-hop que d'être signé par une major pour un premier jet. Ainsi, le niveau de l'album est à la hauteur de la taille de la maison de disque; à savoir une montagne.
12 morceaux et un peu moins de 50 minutes plus tard, vous voici face à un espèce de croisement entre pièce-maîtresse du rap et mysticisme à travers la disparition du monsieur. A l'instar de 2Pac (à peine 25 ans), ou encore Notorious BIG, Big L est rentré dans la triste cour des rappeurs n'ayant pas franchi la barre des 25 ans mais aura laissé une empreinte indélébile dans le monde du hip-hop par le biais de cet unique opus (sans compter son apport avec le supergroupe D.I.T.C.)
Au final c'est un full-length à la fois sombre et boosté par le débit de Big L, peu ou pas de temps-morts pendant les 50 minutes, et pas de morceaux faibles. La sève de la rime coule pleinement le long des lèvres du chanteur, nous distribuant par-là même des salves ininterrompues avec un flow boom-bapien propre à la East-Coast.
Certes le contenu de la galette n'est pas à la fête, mais quand c'est fait avec talent et élégance, ça en devient de l'art.
> 9.1/10
Essentiel.
Highlights: '8 Iz Enuff', 'All Black', 'Street Struck' et 'Lifestylez ov da Poor & Dangerous'.