Il y a des groupes qui réservent de vraies surprises, comme ce Light of Day, Day of Darkness de Green Carnation (attention: page MySpace officieuse). Je connaissais les Norvégiens de Green Carnation au travers de leur quatrième album, The Quiet Offspring, qui proposait un rock progressif moyen, avec quelques moments de grâce surnageant dans un ensemble peu inspiré. Si je n’avais pas lu leur bio Wikipédia, j’aurais ignoré que le groupe puisait ses racines dans le death metal.
Avec Light of Day, Day of Darkness, c’est une paternité qui, sans être immédiatement évidente, devient rapidement difficile d’ignorer. Je classe volontiers cet album, qui date de 2000 et est le deuxième du groupe, parmi les multiples monuments méconnus de métal progressif.
Pour commencer, et pour poser les choses, il s’agit d’un seul morceau d’une heure. La première fois que je l’ai entendu, sur last.fm, je n’y ai pas cru tout de suite.
Light of Day, Day of Darkness est un voyage, qui a son propre rythme et son propre souffle. Tantôt épiques, tantôt atmosphériques, les multiples phases du morceau s’enchaînent et, avec elles, les différents styles distillés par Green Carnation: métal furieux, métal symphonique, rock progressif, plages carrément folk et planantes.
Malgré tout, on sent bien qu’on reste dans le même morceau; c’est impressionnant de maîtrise, tant du point de vue de la composition que de celui de l’exécution. Sans être des orfèvres, les musiciens connaissent leur sujet et assurent un contrôle parfait de l’ensemble.
C’est peut-être là le seul défaut de l’album: un contrôle trop parfait qui, parfois, semble étouffer la créativité. On n’est pas là pour rigoler, serious music is serious! Personnellement, c’est le genre de chose avec laquelle je peux très bien vivre: une heure de pur métal progressif composé avec talent servi par des bons musiciens, ça suffit largement à mon bonheur!