Welcome to the Church of Suicidal...
Deux ans après l'excellent "How can laugh tomorrow... when I can't even smile today", consommant de la plus belle des manières le mariage des "ST" avec le son Metal, la bande de Mike Muir persévère dans cette voie avec "Lights...", album phare du Thrash crossover (influencé Punk Hardcore), et monument du Thrash et du Metal tout court pour ma part. Une alchimie quasi-parfaite se dégage en effet de l'album, lui conférant une originalité sans pareil dans le milieu et lui faisant frôler le statut de chef-d'oeuvre absolu.
"Comment justifier ce déluge de superlatifs ?", me direz-vous. Tout simplement en exposant la recette musicale de "Lights...", qui repose sur 4 points fondamentaux :
- La rythmique : L'album précédent l'avait révélé, celui-ci confirme tout le bien que j'en pense : Mike Clark est un putain de guitariste rythmique, un des 5 meilleurs dans le thrash assurément, sa performance n'ayant pas à rougir devant celles de Gary Holt (Exodus), Jeff Waters (Annihilator), ni même du sacro-saint duo King/Hanneman (Qui-vous-savez). Des riffs énormes, complètement déments parsèment chaque titres, en mid-tempo ou pas, mais gardant constamment un sens de l'accroche et du groove phénoménal, parfaitement complétées par la basse souvent slappée du virtuose Rob Trujillo.
Mentions spéciales : "Give It Revolution", "Emotion No.13" (un des meilleurs riffs de tout les temps, au bas mot...), "Lost Again"
- Les soli : Voilà la valeur ajoutée principale de ST sur la concurrence. Rocky George possède un style unique, fait d'interventions crystallines et extrêmement mélodiques, et qui surtout ont la particularité rarissime de soutenir le squelette du morceau plus que de se mettre en avant (un comble pour un solo). Ainsi on a souvent droit à des lignes de lead quasi-continues en arrière-plan durant tout un morceau, si bien intégrées qu'elles ne font jamais baisser l'efficacité de l'ensemble, bien au contraire, elles sont pour beaucoup dans l'originalité du groupe.
Mentions spéciales : "Alone", "Emotion No.13", "Lost Again"
- Les breaks : L'art du break qui tue fait partie des fondamentaux du bon groupe de Thrash, et ça Suicidal l'a bien compris : ralentissement ou changement du riff, variation de la ligne vocale, avant de repartir sur la rythmique principale, c'est imparable à chaque fois.
Mentions spéciales : "You Can't Bring Me Down", "Lost Again"
- Le chant : Mike Muir est vraiment un grand frontman, est son chant particulier hérité du Hardcore est à son apogée sur "Lights...". Le bonhomme y propose un travail de qualité sur les lignes vocales, y ajoutant des intonations tantôt rageuses, tantôt mélancoliques ou plaintives parfaitement convaincantes. Les paroles sont également jouissives, achevant de rendre l'album complet au niveau de la qualité. Rebelles/dénonciatrices/humoristiques, ces dernières nous changent des thématiques habituelles du thrash, sans se prendre trop au sérieux non plus (n'exagérons rien).
Mentions spéciales : "Alone", "Send Me Your Money", "Give it Revolution", "Lost Again"
Si "Lost Again" est citée à chaque fois, ça n'a bien sûr rien d'un hasard, tant ce tube absolu représente parfaitement l'ensemble de l'album. Si un ou deux morceaux un peu en-dessous ("Lovely" et surtout "Disco's Out, Murder's In") l'empêchent d'atteindre la note maximale, "Lights..." reste à mes yeux un incoutournable du Thrash et plus largement de toute discographie qui se respecte, l'album ayant même le potentiel d'accroche pour plaire à des non-métalleux, à mon avis.
"You could put a bullet in my head,
But you can't kill a word I've said :
Give it... Revolution !"